Artiste non identifié, Glorificazione dell’Eucaristia con i Santi Lorenzo e Caterina da Siena, e angeli

Eucharistie 1

Artiste non identifié

Glorification de l’Eucharistie avec les saints Laurent et Catherine de Sienne

Huile sur toile, dimensions ?

Provenance : ?

Le sujet de cette peinture est une « Glorification de l’Eucharistie ». Si l’intérêt de l’œuvre sur le plan artistique est mineur, elle nous donne cependant l’occasion de tenter une approche d’un sujet complexe, y compris sur le plan iconographique, mais aussi intéressant d’un point de vue historique et sociologique.

Préciser ce que l’on appelle l’Eucharistie en peu de mots n’est pas chose facile. Le sacrifice de l’Eucharistie est, pour la religion catholique, un mystère qui se réalise lors de la messe, elle-même considérée comme une action de grâce au cours de laquelle le Christ, à travers le prêtre qui officie devant les fidèles, s’offre à Dieu sous les apparences du pain et du vin, à l’instar de la Cène au cours de laquelle, selon le Nouveau Testament, le Christ, la veille de sa Passion, aurait distribué à ses disciples présents du pain et du vin en prononçant les paroles : « Ceci est mon corps […]. Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang […]. Faites ceci en mémoire de moi. »

Ici, le Christ, assis sur un nuage à gauche d’un globle céleste porté par deux angelots potelés ; il tient de la main droite une sorte de long bâton qui constitue, selon toute vraisemblance, la hampe de l’étendard symbole de la chrétienté appelé labarum [1] et pose la main sur la terre (en signe d’union ?). A droite, on identifie la figure de Dieu le Père, lui aussi assis dans les nuées, et lui aussi posant la main sur le globe terrestre,  formant la Trinité en ajoutant la colombe qui plane au-dessus de ce même globe. La réunion du Père, du Fils et du Saint Esprit sous la forme d’une colombe vise à rappeler que toutes les œuvres de Dieu « ad extra », tournées vers l’extérieur, sont nécessairement l’œuvre de la Trinité tout entière. Ainsi, si le Christ a bien institué l’Eucharistie lors de la Cène, il nous faut comprendre que c’est la Trinité elle-même qui a voulu ce sacrement pour les hommes. Dans cette peinture, cependant, aucune trace apparente de l’hostie qui résume pourtant à elle seule le principe de l’action propre à l’Eucharistie lorsqu’elle désigne l’aliment par lequel le fidèle, en ingérant le corps du Christ, communie et ne fait qu’un avec lui. C’est peut-être ce principe qu’évoquent de manière plaisante les angelots qui s’en vont voletant bras dessus bras dessous.

Le choix des deux personnages sacrés qui participent à la scène est probablement lié au fait qu’ils sont tous les deux des saints populaires vénérés en Toscane.

A gauche, saint Laurent [2] est particulièrement reconnaissable du fait de la grille, instrument de son martyre, qu’il transporte avec lui.

A droite, sainte Catherine de Sienne, en habit de bénédictine, porte une lys qui est également l’un de ses symboles iconographiques.

De facture populaire, bien qu’en en mauvais état de conservation et en dépit de l’aridité de son sujet, cette peinture, de par la naîveté de la représentation, n’est pas sans susciter une forme d’émotion.

 

[1] Il s’agit de l’étendard de type militaire adopté par les empereurs romains à partir de Constantin 1er. Le labarum est frappé du chrisme, symbole chrétien composé initialement des lettres grecques I (iota) et X (chi) qui signifient : « Jésus Christ ». C’est la seconde graphie X (chi) P (rhô), soit les premières lettres du mot « Christ » qui s’est imposée à partir du premier empereur chrétien (une légende veut qu’il ait porté cet étendard pour la première fois à la bataille de Ponte Milvio). Le chrisme s’inscrit souvent dans un cercle, forme géométrique parfaite qui renvoie à la perfection divine.

[2] Voir « Iconographie des principaux saints ».

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