Andrea di Niccolò, « Adorazione dei pastori con i Santi Agostino, Maddalena, Nicola da Tolentino e Girolamo »

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Andrea di Niccolò (Sienne, documenté de 1450 à 1529)

Adorazione dei pastori con i Santi Agostino, Maddalena, Nicola da Tolentino e Girolamo (Adoration des bergers avec les saints Augustin, Madeleine, Nicolas de Tolentino et Jérôme), vers 1470-1480.

Huile sur toile, 66 x 129,5 cm.

Inscriptions : /

Provenance : Conservatoire de Santa Maria Maddalena, Sienne.

Sienne, Pinacoteca Nazionale.

Dans le fond d’un paysage lumineux, ponctué de détails minutieux, sont représentées des scènes de la vie du Christ. En partant de la gauche, on aperçoit un cortège qui, terminant son entrée dans une ville aux blanches murailles, est si long qu’il en ressort déjà par la porte opposée (un peu comme si l’on entrait à Sienne par la Porta Camollia en venant de Florence et que l’on en ressorte par la Porta Roma, au sud, après avoir traversé la ville).

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Puis le cortège nous conduit jusqu’à la scène qui précède l’Adoration des Bergers du premier plan : un ange vient d’apporter la Bonne Nouvelle aux gardiens du troupeau endormi « qui passaient la nuit dans les champs » [1] : « N’ayez pas peur, car je vous annonce une bonne nouvelle qui sera une source de grande joie pour tout le peuple : aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur »  (Lc 2, 10-11) ; il leur indique la direction de Bethléem (l’étoile qui les guidera jusqu’au lieu de la naissance de l’Enfant n’est pas mentionnée dans les Évangiles, pas plus qu’elle n’est présente ici).

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La chronologie de la narration nous ramène maintenant au premier plan : c’est le moment où les bergers, parvenus devant la crèche, s’agenouillent devant celui qu’ils considèrent comme le « Sauveur qui est le Messie, le Seigneur » annoncé par l’ange (Lc 2, 11).

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L’histoire continue à nouveau dans l’arrière-plan : trois personnages, dont l’un est monté sur une mule, font chemin. Il s’agit de la Sainte Famille qui fuit vers l’Égypte après que l’ange soit venu informer Joseph du danger menaçant.

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Au premier plan, la scène de l’Adoration des bergers, qui donne son titre à l’œuvre, se déroule en compagnie de personnages qui n’auraient pu y assister si le souci d’une représentation réaliste, ou conforme aux textes, avait guidé le peintre et son commanditaire. De gauche à droite, Augustin, reconnaissable à sa tenue d’évêque semble être introduit auprès de la Sainte Famille par Marie Madeleine, toujours en possession de son pot d’onguents. A droite, Nicolas de Tolentino, portant le lys fleuri, se retourne vers Jérôme que nous voyons, comme souvent, en pénitence, se frappant à l’aide d’une pierre. D’une certaine manière, du fait des dimensions importantes des personnages qui la composent, cette Sainte Conversation relègue quelque peu les bergers anonymes au second plan.

Cette œuvre est « parmi les plus raffinées d’Andrea di Niccolò » et d’une grande « rareté comme peinture sur toile. » [2] La « fluidité de la composition, rarement rencontrée chez Andrea di Niccolò, anime le groupe du premier plan, rendu avec une grande préciosité de la ligne et de la couleur, en rapport direct avec le Vecchietta (qui fut probablement son maître). »

[1] Nous n’oublierons pas l’enclos de moutons sagement parqués pour la nuit que nous voyons ici, car nous en retrouverons un autre, tout aussi émouvant, dans l’Adoration des Bergers de Sano di Pietro que nous verrons un peu plus loin, dans la salle 17.

[2] TORRITI 1978, p. 10.

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