Pittore senese (Cristoforo di Bindoccio e Meo di Pero ?), « Maria Maddalena la i piedi di Cristo »

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Peintre siennois (Cristoforo di Bindoccio [actif à Sienne de 1360 à 1409] et Meo di Pero ([actif à Sienne et documenté entre 1370 et 1407]) ?

Marie Madeleine essuie les pieds du Christ avec ses cheveux (détail des Storie della vita di Cristo (Histoires de la vie du Christ), seconde moitié du Trecento (vers 1350 ?).

Tempera sur panneaux, 156 x 154 cm. (dimensions de l’ensemble).

Provenance : Église de San Niccolò, Spedaletto (ou Spedale di Santa Maria della Scala, Sienne ?).

Pienza, Museo Diocesano.

La rencontre de Jésus avec une pécheresse a lieu dans la maison du Pharisien Simon qui a invité le Christ à manger, ainsi que le rapportent les évangiles. L’artiste plante la scène dans un décor minimaliste, caractéristique propre à tous les épisodes représentés dans le retable : il s’agit de suggérer l’idée d’un intérieur, et non de distraire le regard par des détails ornementaux. Le Pharisien et deux des convives invités (on croit reconnaître les disciples Pierre et Jean) sont assis avec le Christ autour d’une table dressée. Ils discutent et semblent ne pas voir la femme prosternée de tout son long aux pieds de Jésus.

Dans l’épisode du repas chez Simon, rapporté de façon plus ou moins détaillée par les quatre évangélistes, il est traditionnel que la femme qui essuie les pieds du Christ avec ses cheveux soit interprétée comme étant la pécheresse Marie Madeleine – l’identifiant ainsi, comme c’est parfois le cas dans la tradition catholique, à Marie de Magdala, l’une des disciples très aimées du Christ, bien qu’aucun des textes ne dise rien de tel. Si Luc précise que la scène se déroule à Magdala, Matthieu, Marc et Jean situent quant à eux la scène à Béthanie, et seul Jean indique que la femme en question s’appelle Marie.

Qu’il s’agisse de Marie de Magdala ou de Marie de Béthanie, la repentie en larmes, vêtue d’une robe écarlate, essuie les pieds du Christ avec ses longs cheveux dénoués qui s’épandent en mèches folles sur ses épaules – un « marqueur » de la plus grande affliction, dans l’iconographie chrétienne médiévale. Devant tant d’amour, Jésus, à l’étonnement général, lui pardonnera d’ailleurs ses fautes.

Voir « Iconographie chrétienne » : Le repas chez Simon

 

 

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