Duccio di Buoninsegna, « Le Christ frappé »

Repères 21 et 22. « Le Christ devant Caïphe » et « Le Christ frappé ».
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Duccio di Buoninsegna (Sienne, vers 1260 – vers 1318/19)

Cristo percosso (Le Christ frappé)

Compartiment du revers de la Maestà, tempéra sur panneaux, 49,2 x 53,5 cm.

Provenance : Cathédrale de Santa Maria Assunta, Sienne.

Sienne, Museo dell’Opera del Duomo.

Dorénavant, tout est joué. Après que le Christ vienne de se présenter comme celui qui siègera « à la droite du Tout-puissant », son sort est scellé. L’entourage de Caïphe vient de demander la mort de celui qu’il considère comme un blasphémateur et la violence de la soldatesque se déchaîne contre le coupable désigné : « Quelques-uns se mirent à cracher sur lui, couvrirent son visage d’un voile [1], et le giflèrent, en disant : ‘Fais le prophète !’ Et les gardes lui donnèrent des coups. » (Mc 14, 65). La fidélité de Duccio aux textes est d’une rigoureuse précision.

Tandis que le Christ est frappé en présence de Caïphe, Pierre, sous nos yeux, dans un geste de négation, renie le Christ pour la troisième fois face à la servante qui lui propose d’entrer : « ‘Je ne sais pas ce que tu veux dire.’ Et à l’instant même, comme il parlait encore, un coq chanta. » Le coq apparaît ici au-dessus de la tête des deux protagonistes, conformément à la parole prononcée par le Christ peu de temps auparavant. L’instant suivant, Jésus se retournera vers l’apôtre et posera sur lui un regard sans aucun doute difficile à soutenir. « Alors Pierre se [souviendra] de la parole que le Seigneur lui avait dite : ‘Avant que le coq chante aujourd’hui, tu m’auras renié trois fois’, avant de s’éloigner en « pleurant amèrement ». (Lc, 22, 60-61.).

[1] Le récit de Luc mentionne le bandeau placé devant les yeux du Christ.

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