Copia romana da originale ellenistico del III secolo, « Tre Grazie »

Copie romaine d’après une œuvre hellénistique du IIIe s. av. J.-C.

Tre Grazie (Les Trois Grâces), IVe-IIe s. av. J.-C.

Marbre.

Provenance : Collection Piccolomini [1]Acquis à Rome du cardinal Prospero Colonna. Voir Cristina ACIDINI, « Pintoricchio », dans Pittori del Rinascimento, Florence, Scala, 2004, p. 217..

Sienne, Cathédrale de Santa Maria Assunta, Libreria Piccolomini.

La présence d’une sculpture sur le thème des Trois Grâces peut surprendre si l’on se méprend quant à la destination du lieu où elle est exposée : sa fonction, depuis l’origine, est, non pas de servir de sacristie, ce qu’il n’a jamais été, mais de bibliothèque où conserver la précieuse collection de manuscrits du pape Pie II héritée par son neveu, Francesco Todeschini Piccolomini.

L’œuvre, célèbre copie romaine antique réalisée d’après un original hellénistique, appartenait à Francesco Todeschini Piccolomini et provient du palais familial romain d’où elle a été extraite pour être installée ici-même, au centre de la Librairie. C’est à cette occasion que fut ajouté, dans les années 1480-90, un piédestal en forme de vasque sculpté par Giovanni di Stefano.

Les Trois Grâces exposées dans la Galerie des statues du Museo dell’Opera del Duomo (photographie ancienne).

La pudibonderie et la sottise [2]Sans doute aussi l’ignorance. des deux siècles derniers ont conduit à faire subir au groupe sculpté quelques allers-retours parfaitement ridicules entre la Libreria, le Musée de l’Œuvre et la Pinacothèque Nationale : cette dernière devait, en effet, sembler être un lieu plus convenable pour exposer des œuvres antiques représentant des divinités païennes (ou des nus féminins). « Il y eu une action insistante de la part d’Enzo Carli, alors Surintendant des Beaux-arts ; Ranuccio Bianchi Bandinelli et moi aussi y avons mis quelque chose », explique Roberto Barzanti ; « j’ai dit à l’archevêque de l’époque, Marco Ismaele Castellano, quelle était l’opportunité d’amener le groupe sculptural où voulait le cardinal neveu Francesco Todeschini Piccolomini. Cette demande de ma part a été accordée avant tout parce que Les Trois Grâces ont donné à cet espace une sorte d’atmosphère, c’était le « sceau » classiciste – humaniste de la structure. » [3]Roberto BARZANTI, « Le Grazie in prigione, le Grazie liberate », dans Roberto BARZANTI et Marilena CACIORGNA (dir.), La Grazia è bellezzaLa Libreria Piccolomini nel Duomo di Siena, Atti del Convegno di Studi, Sala degli Intronati in Palazzo Patrizi, Sienne, Sillabe, 2020.

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« La Grâce est beauté », écrivit le philosophe Marsile Ficin dans une lettre au cardinal Francesco Tedeschini, futur Pie III : « la Bibliothèque Piccolomini de la cathédrale de Sienne ressemble au Temple de la Grâce, un lieu situé entre Ciel et Terre, dont le groupe de marbre constitue le point focal ainsi qu’une référence à la spiritualité néoplatonicienne. » [4]Roberto BARZANTI et Marilena CACIORGNA (dir.), op. cit.

Notes

Notes
1 Acquis à Rome du cardinal Prospero Colonna. Voir Cristina ACIDINI, « Pintoricchio », dans Pittori del Rinascimento, Florence, Scala, 2004, p. 217.
2 Sans doute aussi l’ignorance.
3 Roberto BARZANTI, « Le Grazie in prigione, le Grazie liberate », dans Roberto BARZANTI et Marilena CACIORGNA (dir.), La Grazia è bellezzaLa Libreria Piccolomini nel Duomo di Siena, Atti del Convegno di Studi, Sala degli Intronati in Palazzo Patrizi, Sienne, Sillabe, 2020.
4 Roberto BARZANTI et Marilena CACIORGNA (dir.), op. cit.

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