Antonio Federighi, « Sette età dell’uomo »

Antonio Federighi (Sienne, 1411 – 1490)

Sette età dell’uomo (Sept âges de l’Homme), 1475.

Marqueterie de marbres polychromes.

Inscriptions :

• (dans les six octogones, en commençant par celui situé en bas à gauche) :
  • « INF/ANTI/A » [1]Infantia : petite enfance.
  • « PVE/RITIA » [2]Pueritia : enfance.
  • « ADOLESCE/NTIA » [3]Adolescentia : adolescence.
  • « IVV/ENTVS » [4]Juventus : jeunesse.
  • « VIRI/LITAS » [5]Virilitas : âge mûr.
  • « SENEC/TVS » [6]Senectus : vieillesse.
• (dans le carré sur la pointe, au centre) : « DEC/REPITAS » [7]Decrepitas : décrépitude.
• (sous la frise horizontale) : « HOC … [OPUS ?] TEMPORE EQ. RUBINI OPERARII RESTITUTUM EST. AD MDCCCLXXI » [8]« Cette [œuvre] fut restituée à l’époque du chevalier Rubini, maître d’œuvre, l’an de grâce 1871. » Voir note 6.

Provenance : In situ.

Sienne, Cathédrale de Santa Maria Assunta. [9]Les originaux sont conservés Museo dell’Opera della Metropolitana, au sol de la Galerie des Statues.

Face à l’entrée de la chapelle du Vœu [10]Marilena CACIORGNA, « Lo ‘spazzo’ di fronte alla cappella del Voto. Il pavimento del Duomo di Siena da Antonio Federighi a Carlo Amidei e ad Alessandro Franchi : le Sette età dell’uomo, la Religione e le Virtù teologali », dans Bollettino Senese di Storia Patria, 121, 2014, pp. 131-145., se trouve une sorte de Memento Mori [11]Memento Mori : « Souviens-toi que tu vas mourir. » Il s’agit d’une formule héritée de l’Antiquité romaine : lors des triomphes, il était d’usage de rappeler aux généraux vainqueurs qu’ils étaient mortels. Dans le contexte de la religion catholique, la formule exprime la vanité de la vie terrestre et peut prendre des formes visuelles très variées. représenté par les Sept âges de l’Homme : Naissance, Enfance, Adolescence, Jeunesse, Virilité et Vieillesse et, dans le carré sur la pointe, au centre : Décrépitude. Chaque âge est figuré symboliquement par un personnage masculin représenté en pied, accompagné d’un motif floral. La Décrépitude, qui s’achemine, avec ses béquilles, vers une tombe ouverte, fait exception à cette règle.

La marqueterie des Sept âges de l’homme, telle que l’on peut la voir aujourd’hui, est le résultat d’une reconstruction complète, due à la fragilité et au délabrement des originaux, exécutée par Leopoldo Maccari et Giuseppe Radicchi [12]Giuseppe Radicchi (XIXe s.) : sculpteur. sur un dessin d’Alessandro Franchi, d’après les originaux sculptés par Antonio Federighi en 1475-1476. Elle a été installée sur place en 1871, époque du rectorat de Ferdinando Rubini [13]Ferdinando Rubini, Recteur de la Cathédrale et créateur, en 1869, du Museo dell’Opera del Duomo., ainsi qu’en témoigne l’inscription lisible sous la frise horizontale : « HOC … [OPUS ?] TEMPORE EQ. RUBINI OPERARII RESTITUTUM EST. AD MDCCCLXXI » [14]Voir note 1.. Les figures du XIXe siècle sont recomposées dans un sens inverse de celles d’origine, après avoir pivoté l’ensemble de 180°. En effet, les originaux réalisées par Antonio Federighi étaient positionnés de manière à être vus par les fidèles qui parvenaient dans l’église en y entrant par la Porta del Perdono, alors située à l’emplacement de l’actuelle chapelle du Vœu, dans le transept droit de la Cathédrale. [15]Monika BUTZEK (dir.), Il Duomo di Siena al tempo di Alessandro VII. Carteggio e disegni (1658-1667), Munich, Bruckmann, 1996, p. 36.

La série des sept marbres originaux d’Antonio Federighi, parvenue jusqu’à nous dans un état très dégradé, est conservée au Museo dell’Opera del Duomo [16]Au musée, ces originaux sont visibles au sol de la galerie des statues, intercalées avec les sculptures de la façade de la Cathédrale.. En revanche, les belles bordures de marbres originales achèvent tristement leur existence, entre le flanc gauche de la Cathédrale et le palais épiscopal, face à l’actuelle billetterie, exposées aux intempéries et au piétinement des passants.