Lippo Memmi, « Madonna col Bambino con a lati l’Arcangelo Michele e San Giovanni Battista »

Lippo Memmi (Sienne, 1291 – 1356) ou Memmo di Filippuccio

Madonna col Bambino con a lati l’Arcangelo Michele e San Giovanni Battista, avant 1317.

Fresque (fragment), 310 x 250 cm.

Inscriptions :

  • (sur le phylactère de la figure de Jean Baptiste, lui-même hors-champ de l’image) : « ECCE AGNUS DEI »

Provenance : In situ.

San Gimignano, Église de Sant’Agostino.

Il subsiste, sur les deux parois de l’église, plusieurs fragments de cycles de fresques qui couvraient initialement l’ensemble des murs. Ces vestiges ont été insérés dans deux autels d’un style baroque quelque peu anachronique mais il nous faut considérer que cette intervention a probablement permis à ces fragments de parvenir jusqu’à nous. Le second autel du même type est situé en face, sur la paroi de droite.

Van Marle [1]Raimond Van Marle, The Development of the Italian Schools of Painting, 19 volumes fort in-8°, La Haye, Martinus Nijhoff, 1923-1938. fut le premier à considérer l’œuvre comme la plus ancienne de Lippo Memmi, antérieure à la Maestà du Palazzo Pubblico de San Gimignano. En 1962, les repeints furent enlevés sous la direction d’Enzo Carli, lequel, publiant l’œuvre après leur enlèvement, y rapporta les fresques représentant les saintes Fine et Catherine d’Alexandrie sur les piliers adjacents à la contre-façade de la Collégiale. Suivant Van Marle dans la datation, Carli a également pu reconstituer l’activité du peintre. Depuis lors, l’attribution à Lippo Memmi n’a été remise en question que par Graham et Derbishire, qui pensaient qu’il s’agissait de l’œuvre d’un disciple de Memmo di Filippuccio. Plus récemment, Caleca a proposé de reconnaître dans cette fresque et dans celles de la Collégiale qui y est liée, la phase extrême de Memmo di Filippucci lui-même.

La frontalité solennelle de l’archange et du trône de marbre qui, avec ses colonnes torsadées et son architrave aux consoles raccourcies, renvoie encore à la culture des Histoires de S. François de la Basilique supérieure d’Assise, moins évolué au sens gothique que la Maestà du Palazzo Pubblico, justifie une datation à 1317 ; la fresque a été réduite sur les côtés en 1781, lors de la construction des autels de la Madonna delle Grazie et de celui symétrique dédié à Sainte Catherine de Sienne, et a probablement été recouverte d’un badigeon à cette occasion ; en 1841, le peintre allemand Johann Anton Ramboux, comme il le déclare lui-même, ôta celui-ci, mettant ainsi au jour les parties survivantes de la fresque, à partir desquelles il tira un dessin, les identifiant à une peinture sur bois de Lippo Memmi que Giorgio Vasari évoque dans l’église de S. Agostino : « […] il a lui-même peint un panneau à la détrempe pour les frères de S. Agostino à S. Gimignano […]. » Celui-ci était encore visible à la fin du XVIIIe siècle ; selon l’hypothèse d’Irène Hueck, basée sur l’hypothèse que l’autel de la Madone aurait été construit en 1524, négligé depuis le XVIe siècle et que la mention de Vincenzo Coppi [2]Giovanni Vincenzo Coppi, de San Gimignano, auteur des Annali, memorie ed huomini illustri di Sangimignano ove si dimostrano le leghe e guerre delle repubbliche toscane del dottore Gio. Vincenzi Coppi al serenissimo principe Ferdinando di Toscana, Florence, Nella Stamperia di Cesare e Francesco Bindi, 1695. serait purement littérale et dérivée de Vasari. L’annaliste de San Gimignano connaissait le passage de Vasari et le paraphrasa, mais avec une correction significative : « […] dans cette église il y a un panneau peint à fresque par Lippo Memmi […] », correction qu’il ne put effectuer qu’après avoir vu directement la fresque.

Notes

Notes
1 Raimond Van Marle, The Development of the Italian Schools of Painting, 19 volumes fort in-8°, La Haye, Martinus Nijhoff, 1923-1938.
2 Giovanni Vincenzo Coppi, de San Gimignano, auteur des Annali, memorie ed huomini illustri di Sangimignano ove si dimostrano le leghe e guerre delle repubbliche toscane del dottore Gio. Vincenzi Coppi al serenissimo principe Ferdinando di Toscana, Florence, Nella Stamperia di Cesare e Francesco Bindi, 1695.

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