Niccolò di Buonaccorso (Sienne ?, documenté de 1355 à 1388) ou Cristofano di Bindoccio, dit « Malabarba » (documenté de 1361 à 1406)
Résurrection du Christ
Détail du retable portatif des Storie del Nuovo Testamento (Histoires du Nouveau Testament), tempéra sur panneaux, 1370-1380.
Provenance probable : Couvent de Santa Marta (Sienne).
Sienne, Pinacoteca Nazionale.
Placée à gauche de la Crucifixion, la Résurrection du Christ, apparaît, bien entendu, après celle-ci aux yeux du spectateur lorsqu’il suit le parcours visuel imposé par l’œuvre tel qu’il est indiqué précédemment.
L’événement n’est pas décrit dans le Nouveau Testament. Si l’on y apprend qu’au troisième jour suivant sa mort sur la croix, Jésus est ressuscité et à quitté son tombeau, c’est parce qu’un ange en informe les saintes femmes venues « regarder le sépulcre », selon Matthieu [1], qui précise que c’est l’ange rencontré qui les avertit, ainsi que les gardes tremblant de crainte et « comme morts », en leur disant : « Il n’est pas ici, car il est ressuscité, comme il l’avait dit. Venez voir l’endroit où il reposait. » [2]
Aucun spectateur n’ayant assisté à l’événement, celui-ci ne peut qu’être rapporté indirectement. Fort heureusement, la peinture vient une fois encore compenser l’absence d’un texte narratif pour nous donner à voir l’indicible mystère. Et l’on ne pourra, une fois encore, qu’être ébloui de l’art avec lequel elle procède. Ici, le paysage dans son entier, par son caractère uniquement minéral, où l’on ne distingue rien sinon les parois de roche accidentée, paraît être une extension de la pierre dont est fait le sépulcre. Dans ce paysage devenu tout entier un immense tombeau, le Christ s’extrait sous nos yeux du sarcophage que les gardiens immergés dans le sommeil auraient pourtant dû surveiller. Debout, il vient de poser un pied sur la margelle de pierre et l’étendard frappé de la croix qu’il tient à la main confirme la qualité surnaturelle de l’événement. Anticipant la sublime composition que peindra Piero della Francesca un siècle plus tard, les poses des soldats endormis décrivent un « V » ; l’ouverture du paysage répète cette forme à l’arrière-plan, comme si déjà une force mystérieuse propulsait la figure du Christ vers le haut.
[1] Évangile selon Matthieu (Mt 28, 1).
[2] Mt 28, 6.
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