Martino di Bartolomeo, « Annunciazione »

Martino di Bartolomeo (documenté à Sienne de 1389 à 1434)

Annunciazione (Annonciation), vers 1410.

Tempéra et or su panneau, 138 x 84 cm.

Inscriptions :

  • (sur le livre ouvert du Christ) : « Ego sum lux mundi et via veritas et vita qui sequitur m(e) » [1]L’inscription combine deux versets de l’Évangile selon Jean : « Ego sum lux mundi » (Jn 8, 12) ; « Ego sum via veritas et vita » (Jn 14, 6) ; « qui sequitur me [non ambulabit in tenebris, sed lumen vitae, [dicit Dominus]. » (Jn 8, 12). (« C’est moi qui suis la lumière du monde : qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais aura la … Poursuivre
  • (dans l’auréole de l’ange) : « ANGELO GRABIEL [sic] AD DEO MISSUS » [2]« [In illo tempore] : Missus est Angelus Gabriel a Deo [in civitatum Galilææ, cui nomen Nazareth, ad Virginem desponsatam viro, cui nomen erat Ioseph, de domo David, et nomen Virginis Maria]. » (« [En ce temps là] l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu [dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, auprès d’une vierge fiancée à un homme de la maison de David, … Poursuivre
  • (paroles de l’ange sur le fond d’or) : « AVE MARIA GRATIA PLE/NA DOMINUS TECUM » [3]« Ave, gratia plena : Dominus tecum […]. » (« Je te salue, pleine de grâce ; le Seigneur est avec toi. »). Lc 1, 28.
  • (dans l’auréole de la Vierge) : « ECCE ANCILLA D(OMI)NI  » [4]« Ecce ancilla Domini, fiat mihi secundum verbum tuum. » (« Voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole ».). Lc 1, 38.

Provenance : Église collégiale de Sant’Agata, Asciano.

Asciano, Museo Civico Archeologico e d’Arte Sacra.

Près de quatre-vingts ans après que la Pala di Sant’Ansano (1329-1333), œuvre de Simone Martini (avec la participation de Lippo Memmi, son beau-frère), a été installée sur l’autel de Sant’Ansano (Sienne, Cathédrale de Santa Maria Assunta) [5]Aujourd’hui au Museo degli Uffizi, Florence. Voir, en annexe : « UNE SCÉNOGRAPHIE PERDUE : LES CINQ RETABLES DÉMEMBRÉS DU TRANSEPT DE LA CATHÉDRALE »., Martino di Bartolomeo s’inspire de l’incomparable Annonciation qui en constitue le panneau central, tant demeure vive à Sienne l’empreinte laissée par Simone sur les générations de peintre qui l’ont suivi, tous soucieux de préserver une forme d’art qui semble encore être indissociablement liée à la cité de la Vierge. Le geste de la main manifestant la surprise de la Vierge [6]Dans l’œuvre de Simone Martini, le geste de la Vierge rabattant son voile sur son visage est d’une pudeur que l’on ne retrouve pas ici., le léger mouvement de recul qu’elle effectue en se retirant, comme pour s’y protéger, à l’intérieur de l’espace, dessiné par les contours de la charpenterie gothique, qui lui est dévolu, sont deux traits qui, avec parfois quelques variations, proviennent directement du polyptyque de Sant’Ansano, que l’artiste eut tout loisir de contempler dans le transept de la Cathédrale. L’ange qui lui fait face croise les mains sur sa poitrine dans un salut respectueux.

Dans un fond d’or ouvragé au poinçon, le vase de lys, dont les volumes sont définis grâce à une perspective encore empirique [7]L’exécution de l’œuvre se situe dans le quart de siècle qui verra la « Renaissance » d’une science connue depuis l’Antiquité., et dont le réalisme relatif souligne involontairement la dimension purement symbolique, ce vase contribue à séparer les espaces dévolus au deux protagonistes du mystère de l’Annonciation. Le dialogue est en cours, lisible dans leurs auréoles respectives ; il reprend les formules échangées par la Vierge et l’Archange, telles que les rapportent les Évangiles selon Jean et Luc [8]Voir notes 1-3.. Autrement dit, l’instant tel qu’il est figé dans l’œuvre, compris entre la salutation angélique et l’acceptation virginale est celui, précisément, de l’Incarnation.

Notes

Notes
1 L’inscription combine deux versets de l’Évangile selon Jean : « Ego sum lux mundi » (Jn 8, 12) ; « Ego sum via veritas et vita » (Jn 14, 6) ; « qui sequitur me [non ambulabit in tenebris, sed lumen vitae, [dicit Dominus]. » (Jn 8, 12). (« C’est moi qui suis la lumière du monde : qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais aura la lumière de vie, dit le Seigneur. »).
2 « [In illo tempore] : Missus est Angelus Gabriel a Deo [in civitatum Galilææ, cui nomen Nazareth, ad Virginem desponsatam viro, cui nomen erat Ioseph, de domo David, et nomen Virginis Maria]. » (« [En ce temps là] l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu [dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, auprès d’une vierge fiancée à un homme de la maison de David, nommé Joseph. Le nom de la vierge était Marie]. »). Lc 1, 26-27.
3 « Ave, gratia plena : Dominus tecum […]. » (« Je te salue, pleine de grâce ; le Seigneur est avec toi. »). Lc 1, 28.
4 « Ecce ancilla Domini, fiat mihi secundum verbum tuum. » (« Voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole ».). Lc 1, 38.
5 Aujourd’hui au Museo degli Uffizi, Florence. Voir, en annexe : « UNE SCÉNOGRAPHIE PERDUE : LES CINQ RETABLES DÉMEMBRÉS DU TRANSEPT DE LA CATHÉDRALE ».
6 Dans l’œuvre de Simone Martini, le geste de la Vierge rabattant son voile sur son visage est d’une pudeur que l’on ne retrouve pas ici.
7 L’exécution de l’œuvre se situe dans le quart de siècle qui verra la « Renaissance » d’une science connue depuis l’Antiquité.
8 Voir notes 1-3.

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