Barna da Siena

Barna, ou Berna da Siena : présumé peintre de l’école siennoise du XIVe s., son existence est aujourd’hui fortement mise en doute. La première mention de « maître Barna » remonte aux Commentari de Lorenzo Ghiberti, où l’on peut lire qu’il existe de sa main, « à San Gimignano un grand nombre d’histoires (épisodes) de l’Ancien Testament et qu’il a beaucoup travaillé à Cortone ; il était très savant [1]« […] a San Gimignano molte istorie del Testamento Vecchio e ne a Cortona assai lavorò; fu dottissimo ». ».

Vasari, dans les Vite (1550), l’identifie, quant à lui, avec un certain Bernard le siennois (Bernardo senese), dit Berna, reprenant quelques informations de types biographique et artistique trouvées chez Ghiberti, et ajoutant l’anecdote relative à sa mort dont il dit qu’elle survint en 1381, à la suite d’une chute d’un échafaudage : « À San Gimignano di Val d’Elsa, il travailla à des fresques de l’Ancien Testament dans la pieve (église paroissiale), lesquelles étaient presque achevées lorsque, malencontreusement, il tomba de l’échafaudage, de manière qu’il s’écrasa au sol et se brisa les os, et qu’en l’espace de deux jours, il passa de cette vie à l’autre : ce fut un grand malheur pour les arts plus que pour lui qui passait dans un monde meilleur. Dans l’église paroissiale, les habitants de San Gimignano l’honorèrent avec des funérailles solennelles et lui donnèrent une sépulture honorable, et le tinrent après sa mort en même estime qu’ils l’avaient fait de son vivant, ne cessant pendant de nombreux mois d’accrocher autour de sa tombe des épitaphes en latin et en langue vulgaire car, par nature, ils avaient le goût des belles lettres. Ils rendirent ainsi par leurs écrits l’hommage qui convient à celui qui les avait honorés avec ses peintures. Giovanni d’Asciano, qui avait été formé par Barna, conduisit à sa perfection ce qui demeurait a terminer de cette œuvre […] » [2]« In San Gimignano di Valdelsa lavorò a fresco nella Pieve alcune storie del Testamento Nuovo, le quali avendo già assai presso alla fine condotte, stranamente dal ponte a terra cadendo, si pestò di maniera dentro e sì sconciamente s’infranse ch’in spazio di due giorni, con maggior danno dell’arte che suo che a miglior luogo se n’andò, passò di questa vita. E … Poursuivre. En raison de la variété des styles et de la qualité des diverses peintures du cycle du Nouveau Testament de la Collégiale de Santa Maria Assunta, à San Gimignano, l’existence effective de cet artiste a été mise en doute à partir de la première moitié du XXe siècle [3]Pelèo Bacci, « Il Barna, o Berna, pittore della Collegiata di San Gimignano, è mai esistito? », dans La Balzana, 1927, pp. 249-253.. En outre, ces fresques peuvent être datées des environs de 1330-1350, ce qui contredit les affirmations de Vasari pour qui Barna serait mort en 1381, date à laquelle lui aurait succédé Giovanni da Asciano, lui-aussi difficilement identifiable.

Antonino Caleca [4]Antonino Caleca, « Tre polittici di Lippo Memmi, e un’ipotesi sul Barna e la bottega di Simone e Lippo », Critica d’Arte, vol 41, 1976, 150, pp. 40-59. et Gordon Moran [5]Gordon Moran, « Is the name Barna an incorrect transcription of the name Bartolo? », dans Paragone/Arte », n. 311, janvier 1976, pp. 76-80. la même année, ont dissipé tous les doutes en démontrant l’inexistence historique de Barna, un nom dérivant vraisemblablement, dans la tradition des Commentari de Lorenzo Ghiberti, de la contraction du nom « Bartolo di Fredi », manifestement mal lu. Un grand nombre de critiques et de chercheurs s’accordent aujourd’hui à penser que Barna est un personnage fictif et que les fresques de San Gimignano doivent être rendues à des proches de Simone Martini et de l’atelier de Lippo Memmi.

Notes

Notes
1 « […] a San Gimignano molte istorie del Testamento Vecchio e ne a Cortona assai lavorò; fu dottissimo ».
2 « In San Gimignano di Valdelsa lavorò a fresco nella Pieve alcune storie del Testamento Nuovo, le quali avendo già assai presso alla fine condotte, stranamente dal ponte a terra cadendo, si pestò di maniera dentro e sì sconciamente s’infranse ch’in spazio di due giorni, con maggior danno dell’arte che suo che a miglior luogo se n’andò, passò di questa vita. E nella Pieve predetta i Sangimignanesi, onorandolo molto nell’essequie, diedero al corpo suo onorata sepoltura, tenendolo in quella stessa reputazione morto che vivo tenuto l’avevano, e non cessando per molti mesi d’appiccare intorno al sepolcro suo epitaffii latini e vulgari, per essere naturalmente gl’uomini di quel paese dediti alle buone lettere. Così dunque all’oneste fatiche del Berna resero premio conveniente, celebrando con i loro inchiostri chi gl’aveva onorati con le sue pitture. Giovanni da Asciano, che fu creato del Berna, condusse a perfezione il rimanente di quell’opera […]. ». Giorgio Vasari, « Vita di Berna, pittore senese », dans les Vite de’ più eccellenti pittori, scultori et architettori italiani » (« Vies des plus illustres peintres, sculpteurs et architectes italiens »), éd. de 1568.
3 Pelèo Bacci, « Il Barna, o Berna, pittore della Collegiata di San Gimignano, è mai esistito? », dans La Balzana, 1927, pp. 249-253.
4 Antonino Caleca, « Tre polittici di Lippo Memmi, e un’ipotesi sul Barna e la bottega di Simone e Lippo », Critica d’Arte, vol 41, 1976, 150, pp. 40-59.
5 Gordon Moran, « Is the name Barna an incorrect transcription of the name Bartolo? », dans Paragone/Arte », n. 311, janvier 1976, pp. 76-80.

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