Alberto di Betto da Assisi

Alberto di Betto da Assisi (Assise, documenté à Milan en 1414 [?] et à Sienne en 1421) : sculpteur.

Le nom d’Alberto di Betto, originaire d’Assise, est connu pour la commande, reçue le 29 janvier 1421, de quatre statues en bois peint et doré composant une Lamentation sur le Christ mort destinée, à l’origine, à figurer sur l’autel de la chapelle du Crucifix [1]La chapelle portait ce nom en raison de la présence sur l’autel d’une image vénérée du Christ en Croix datant du XIVe s. devenu le centre d’un ensemble scénographique commencé en 1407 sur une commande du notaire Ser Galgano di Cerbone. de la Cathédrale Santa Maria Assunta, à Sienne. L’artiste ombrien est l’une des personnalités les plus obscures dans le domaine de la sculpture du début du XVe siècle. Le groupe, conservé depuis le XVIIe s. sous l’autel de San Tommaso d’Aquino, dans le mur d’entrée de la Bibliothèque Piccolomini, constituait une partie d’un dispositif scénographique particulièrement suggestif, articulé autour d’une image du Christ crucifié plus ancienne, entourée des statues en bois de Jean l’Évangéliste et de la Vierge Marie (Sienne, Museo dell’Opera), réalisées en 1407 par le sculpteur Domenico di Niccolò dei Cori.
Le Compianto, seule œuvre connue d’Alberto di Betto aujourd’hui, nous a transmis les traits d’une personnalité aux capacités expressives et compositionnelles élevées, œuvrant au cours des années où Sienne a vu converger les tendances les plus actuelles du début de la Renaissance florentine, et ou a pris forme l’activité prolifique de Jacopo della Quercia parallèlement à une production sculpturale locale encore bien vivante, liée à la tradition du héritée du XIVe siècle, pour proposer un langage nouveau dont les origines étaient pleinement enracinées dans la statuaire transalpine, notamment bourguignonne, que le sculpteur pourrait avoir assimilées dans un chantier international fortement ouvert aux tendances venues des pays plus au nord, tel que celui de la cathédrale de Milan. C’est précisément parmi les documents relatifs à la décoration plastique de ce chantier qu’Aldo Galli a identifié la présence de « Alberto di Betto da Assisi » qui, en 1414, sept ans de réaliser le Compianto siennois, fut payé pour l’exécution d’une gargouille en marbre [2]A. Galli, dans Salvatore Settis et Donatella Toracca (dir.), La Libreria Piccolomini nel Duomo di Siena, Modène, Franco Cosimo Panini, 1998, pp. 343-346.. Cela a permis de justifier dans la Lamentation de Sienne la coexistence, à côté du « pathétisme chargé et de l’exubérance de la sculpture gothique tardive bourguignonne » [3]Alessandro Bagnoli, Scultura dipinta. Maestri del Legname e Pittori a Siena. 1250-1450, Florence, Centro Di, 1984, pp. 116-118. des tendances novatrices de la statuaire allemande promues à Milan par Hans Von Fernach, et des dettes envers l’expressionnisme fantastique d’un sculpteur comme Alberto da Campione, actif avec un rôle de premier plan auprès de la cour milanaise dans ces mêmes années.

Notes

Notes
1 La chapelle portait ce nom en raison de la présence sur l’autel d’une image vénérée du Christ en Croix datant du XIVe s. devenu le centre d’un ensemble scénographique commencé en 1407 sur une commande du notaire Ser Galgano di Cerbone.
2 A. Galli, dans Salvatore Settis et Donatella Toracca (dir.), La Libreria Piccolomini nel Duomo di Siena, Modène, Franco Cosimo Panini, 1998, pp. 343-346.
3 Alessandro Bagnoli, Scultura dipinta. Maestri del Legname e Pittori a Siena. 1250-1450, Florence, Centro Di, 1984, pp. 116-118.

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