
Bartolomeo di Tommè di ser Giannino, dit ‘Pizzino‘ (Sienne, documenté de 1367 à 1404)
Calice, v. 1390.
Argent doré et ciselé, émaux translucides, h. : 20,9 cm, diam. de la base : 14,2 cm.
Inscriptions :
- (sur la bague du nœud) : « PICINUS DE SENIS ME FECIT FRATRI IACOBO TURCHI PRO ANIMA P. CHIE. » [1]« Picinus (‘Pizzino’) de Sienne m’a fait pour frère Jacopo (Jacques) Turchi, pour l’âme de P. Chie(…). » Le destinataire du calice est « mentionné par l’inscription, qui précise que l’objet a été exécuté pour ‘frère Jacopo Turchi’ », qui « est également représenté sur l’un des médaillons de la base, agenouillé aux … Poursuivre
Provenance : entré au Musée avec le legs Lambert en 1850.
Lyon, Musée des Beaux-Arts. Inv. L 689.
« Le calice du musée de Lyon est […], avec celui de Matteo d’Ambrogio conservé au Louvre [2]Matteo d’Ambrogio, Calice. Paris, Musée du Louvre, Département des Objets d’art du Moyen Âge, de la Renaissance et des temps modernes., l’un des rares témoignages de l’activité d’orfèvres de ces artistes de la fin du XIVe siècle, mentionnés comme tels mais auxquels furent également attribuées d’importantes commandes de sculpture. Il manifeste par ailleurs, avec ce même calice du Louvre et un ensemble d’œuvres au centre desquelles se placent les statues de la Capella di Piazza, la vitalité d’un courant stylistique caractérisé par un traitement large et vigoureux, à l’opposé des recherches de grâce et de raffinement annonciatrices du « Gothique international » qui se font jour à Sienne au cours de la même période. Il est enfin la seule œuvre connue exécutée par Pizino seul, et permet donc de dégager les principaux caractères propres à cet artiste soucieux de solutions originales et marquant plus d’intérêt pour la suggestion de l’espace et du volume que pour l’expression des visages ou le soin de l’exécution. La qualité assez faible de la gravure des plaquettes émaillées du calice de Lyon apparait d’ailleurs en contradiction avec la grande réputation dont Pizzino semble avoir joui, et pourrait conduire à penser que l’exécution en a été laissée à un aide, mais aucun élément ne permet de retenir une telle hypothèse ; peut-être doit-on plutôt y voir à la fois la preuve d’une certaine exagération chez Bindino da Travale et la confirmation d’un recul de la qualité à Sienne dans la seconde moitié du XIVe siècle, ce que suggère également l’appauvrissement de la gamme colorée. » [3]Elisabeth TABURET-DELAHAYE, op. cit.. pp. 176-177.
Notes
| 1↑ | « Picinus (‘Pizzino’) de Sienne m’a fait pour frère Jacopo (Jacques) Turchi, pour l’âme de P. Chie(…). » Le destinataire du calice est « mentionné par l’inscription, qui précise que l’objet a été exécuté pour ‘frère Jacopo Turchi’ », qui « est également représenté sur l’un des médaillons de la base, agenouillé aux pieds du Christ en croix — figuration rare sur ce type d’objet mais qui peut être mise en parallèle avec celles rencontrées dans la peinture et la sculpture, où se développe, précisément en cette fin du XIVe siècle, la représentation de religieux en donateurs, agenouillés aux pieds de la Vierge à l’Enfant ou du Christ en croix. Le terme de ‘frère’ désigne habituellement les membres des ordres mineurs : franciscains, dominicains et carmes: le manteau au grand capuce triangulaire, sur lequel est conservé un fragment d’émail bleu-nuit identique à celui du manteau de saint Thomas d’Aquin, conduit à conclure que ce Jacopo Turchi était dominicain ; la présence de saint Dominique sur le nœud et celle de saint Thomas d’Aquin sur le pied en apporte la confirmation. » Elisabeth TABURET-DELAHAYE, « Un calice de Bartolommeo di Tommé, dit Pizino », dans Bulletin des musées et monuments lyonnais, vol. 7 (1984), n. 1. pp. 120. Mise en ligne : https://doi.org/10.3406/bmml.1984.1628.pp. 163-164. |
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| 2↑ | Matteo d’Ambrogio, Calice. Paris, Musée du Louvre, Département des Objets d’art du Moyen Âge, de la Renaissance et des temps modernes. |
| 3↑ | Elisabeth TABURET-DELAHAYE, op. cit.. pp. 176-177. |

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