Guido da Siena (Sienne, seconde moitié du XIIIe siècle)
Coronation of the Virgin (Couronnement de la Vierge), vers 1280.
Compartiment du Dossale di Badia Ardenga, tempera et or sur panneau, 34,3 x 166,7 cm.
Inscriptions (sur le livre ouvert tenu par le Christ) : « VENI ELECTA MEA ET PONAM IN TE [sic] THRONUM MEUM » [1]
Provenance : Badia Ardenga, Montalcino.
Londres, Courtauld Institute of Art.
Le Christ vient de poser une couronne sur la tête de sa Mère. De la main gauche, il présente un livre ouvert sur lequel on peut lire la phrase « VENI ELECTA MEA ET PONAM IN TE [sic] THRONUM MEUM » (« Venez mon élue et je vous établirai sur mon trône »). Dans le Psaume 44 du Cantique des Cantiques le texte se poursuit par « car le roi s’est épris de votre beauté ».
La couronne, dans la tradition judéo-chrétienne, est l’un des symboles du mariage les plus fréquents et les plus explicites. Dans le Livre d’Ezechiel [2], l’époux orne le front de l’épouse d’un « diadème magnifique ». De la même manière, la couronne et le diadème sont les signes distinctifs des époux dans le Livre d’Isaïe [3]. Dans l’Ancien Testament, on peut également lire ce verset du Cantique des Cantiques [4] : « Veni de Libano, sponsa, veni de Libano; veni, coronaberis de capite Amana […] ». Actuellement encore, dans l’Église d’Orient, la couronne est le symbole des noces et participe à la cérémonie religieuse du mariage.
Dans la tradition chrétienne, Marie, fille de Sion, représente la partie de l’humanité qui est élue. C’est avec elle que Jahvé noue une alliance. La Vierge Couronnée est ici le symbole de l’Église – la Jérusalem Céleste – parée pour son Époux.

[1] « Veni electa mea, et ponam te in thronum meum, quia concupivit rex speciem tuam » (Viens, mon élue, et je t’établirai sur mon trône[, car le roi s’est épris de ta beauté]). Cantique des Cantiques (Ct 44, 12).
[2] « […] et ornavi te ornamento et dedi armillas in manibus tuis et torquem circa collum tuum et dedi inaurem super os tuum et circulos auribus […] »(Je t’ai parée de joyaux : des bracelets à tes poignets, un collier à ton cou, un anneau à ton nez, des boucles à tes oreilles, et sur ta tête un diadème magnifique). Livre d’Ezéchiel (Ez 16, 11-12) «
[3] « […] quia induit me vestimentis salutis et indumento iustitiae circumdedit me quasi sponsum decoratum corona et quasi sponsam ornatam monilibus suis […] » ([…] il m’a couvert du manteau de la délivrance, comme le fiancé s’orne d’un diadème, comme la fiancée se pare de ses joyaux). Livre d’Isaïe (Es 61, 10). « […] et eris corona gloriae in manu Domini et diadema regni in manu Dei tui » ([…] tu seras une couronne éclatante dans la main de l’Eternel, un turban royal dans la main de ton Dieu). Livre d’Isaïe (Es 62, 3).
[4] « Veni de Libano sponsa veni de Libano veni coronaberis de capite Amana de vertice Sanir et Hermon de cubilibus leonum de montibus pardorum vulnerasti cor meum soror mea sponsa vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum et in uno crine colli tui » (Viens avec moi du Liban, ma fiancée, viens avec moi du Liban ! Regarde du sommet de l’Amana, du sommet du Senir et de l’Hermon, des tanières des lions, des montagnes des léopards. Tu me ravis le coeur, ma soeur, ma fiancée, tu me ravis le coeur par l’un de tes regards, par l’un des colliers de ton cou). Cantique des cantiques (Ct 4, 8-9).
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