Giuseppe Mazzini

Giuseppe Mazzini (Gênes, 1805- Pise, 1872) : l’une des grandes figures du XIXe siècle politique et social. 

« Le rôle de Giuseppe Mazzini […], cet exilé qui aura passé l’essentiel de sa vie hors de son pays, est exceptionnel dans l’histoire de l’Italie. Issu d’une famille aisée et cultivée, appartenant à la nouvelle bourgeoisie issue de la période révolutionnaire, Mazzini, après des études de philosophie puis de droit, entre au barreau. En 1827, il intègre la Charbonnerie, société secrète luttant contre les régimes absolutistes. Il est arrêté par la police sarde en 1830, et c’est en prison qu’il élabore ses idées, dont il ne changera que peu durant sa vie. Ses longs exils qui expliquent en partie le médiocre succès de ses actions et sa plus grande postérité en tant que penseur.
Libéré en 1831, il s’exile à Marseille. Il publie dans de nombreux journaux une lettre à l’attention de Charles-Albert, roi de Piémont-Sardaigne, l’enjoignant à mener le mouvement national italien. Sa demande n’aboutissant pas, il fonde en juillet 1831 la société secrète Jeune Italie qui supplante peu à peu la Charbonnerie. Dès lors, et jusqu’en 1848, sa vie n’est que nouvelles tentatives de soulèvement et nouveaux échecs.

En 1848, il profite du « printemps des peuples » pour rentrer en Italie, participe à la révolution à Rome, puis devient l’un des triumvirs lorsqu’est proclamée la république romaine, en février 1849. Il tente alors d’appliquer son programme, mais l’intervention française rétablissant le pape le contraint cinq mois plus tard à reprendre le chemin de l’exil; de nouveau à Londres, il tente de soulever ses partisans contre le régime (à Mantoue en 1853, à Gênes et à Livourne en 1857), sans succès.
A partir de 1850, il se détache progressivement de la population italienne, qui lui préfère des patriotes plus modérés, et affirme la prépondérance de Cavour. D’autres mazziniens privilégient la voie diplomatique. Mazzini tente de s’opposer à la création du royaume d’Italie en 1861 au profit de Victor-Emmanuel, et est impliqué dans de nouveaux soulèvements. Tandis que ses partisans sont évincés de la 1ère Internationale, Mazzini s’oppose à Marx sur l’analyse de la commune de Paris et s’isole davantage. Emprisonné une dernière fois en août-octobre 1870, il est relâché et, malade, s’installe à Pise pour y finir ses jours.

Personnalité éminente en Italie, Mazzini a joui et continue de jouir d’une réelle popularité au-delà des frontières de ce pays. Charles Swinburne, Thomas Mann, Adam Mickiewicz, Alexis Tolstoï ou encore Romain Rolland ont été profondément influencés par la personnalité et l’œuvre de Mazzini de même que Woodrow Wilson ou Gandhi dans le champ de la réflexion politique. Ces derniers exemples témoignent que le pouvoir de séduction et le prestige de Mazzini et du mazzianisme dépassent l’Europe pour s’étendre à tous les continents. »

Jean-Yves Frétigné, Giuseppe Mazzini, père de l’unité italienne (présentation). Paris, Fayard, 2006.

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