
Pietro di Francesco Orioli (Siena, 1458 – 1496)
Arcate in prospettiva, 1492.
Fresque.
Provenance : In situ.
Sienne, Palazzo Pubblico, Sala dei Nove.
Il s’agit d’un très bel exemple de trompe-l’œil avant la lettre (il serait plus adéquat de parler de recherche d’illusionnisme) qui vient souligner habilement la présence de l’unique fenêtre de la salle ouvrant sur la campagne siennoise. En intégrant celle-ci dans une série d’élégantes arcades simulant une loggia ouverte sur le monde, l’image magnifie cette ouverture, la seule par laquelle les prieurs réunis ici pour organiser la vie de la cité pouvaient, eux qui étaient en permanence sous l’œil des vertus qui les incitaient à agir selon leurs préceptes, contempler l’ampleur du territoire sur lequel s’étendait leur pouvoir.
Ce beau pan de mur, d’allure résolument modeste, bien sûr, face aux immenses chef-d’œuvre de Lorenzetti, mériterait pourtant lui aussi l’hommage d’un regard, même rapide, du visiteur. Pour la réussite parfaite de l’effet visuel recherché, pour la beauté de l’architecture feinte à l’élégant style composite, pour son effacement discret face au trois autres parois avec lesquelles il coexiste sans le moins du monde vouloir rivaliser, pour l’incitation, enfin, à laquelle il invite, à penser le monde, au-delà des limites de la salle, comme principal destinataire de l’effet de la formidable injonction faite aux puissants siégeant ici, de fonder toute leur action sur le bien commun.