Dans le vocabulaire de l’art gothique, le mot gâble désigne un élément architectural consistant en un couronnement de forme triangulaire, souvent ajouré ou orné, qui coiffe l’arc d’une voûte ou d’une baie. Les trois gâbles que l’on voit au sommet de la façade de la Cathédrale de Sienne (figure ci-dessous) sont ornés de mosaïques datant du XIXe s.
L’origine du gâble se trouve dans la figure triangulaire formée par le système de poutraison d’une lucarne. Ce même système permettait de poser une couverture provisoire sur les cathédrales en construction afin de protéger les parties construites de l’eau et du gel. Lorsqu’on enlevait les gâbles, « les couronnements des édifices achevés devaient paraître froids et pauvres ; les architectes eurent donc l’idée de substituer à ces constructions provisoires, dont l’effet était agréable, des gâbles en pierre. C’est ce que Pierre de Montreuil [1]Pierre de Montreuil (Montreuil (?), entre 1239 et 1245 – documenté à partir de 1239 jusqu’à sa mort en 1267) : architecte parisien. Il fut un grand maître du style rayonnant, audacieux dans la conception d’espaces ouverts et lumineux, innovateur dans la délicatesse et l’élégance des croisillons modelés et des décors sculptés. La rosace méridionale de Notre-Dame … Poursuivre fit à la Sainte-Chapelle de Paris dès 1245. Cet exemple fut suivi fréquemment vers la fin du XIIIe siècle, et notamment autour du chœur de la cathédrale d’Amiens ; puis, plus tard, à Cologne.
Pendant la seconde moitié du XIIIe siècle, les gâbles de pierre devinrent ainsi un motif de décoration souvent employé. Les portails nord et sud du transept de la cathédrale de Paris, dont la construction date de 1257, sont surmontés de gâbles qui ne remplissent aucune fonction utile, mais qui terminent les archivoltes par de grands triangles en partie ajourés, rompant la monotonie des lignes horizontales de ces immenses pignons [2]Eugène Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle (10 vol.). Paris, B. Bance, A. Morel, 1854-1868. ».
Notes
1↑ | Pierre de Montreuil (Montreuil (?), entre 1239 et 1245 – documenté à partir de 1239 jusqu’à sa mort en 1267) : architecte parisien. Il fut un grand maître du style rayonnant, audacieux dans la conception d’espaces ouverts et lumineux, innovateur dans la délicatesse et l’élégance des croisillons modelés et des décors sculptés. La rosace méridionale de Notre-Dame annonce le Gothique flamboyant dans le jeu des arcatures avec courbes et contre-courbes. Les vitraux de la chapelle de la Vierge introduisent le contraste entre l’élément lumineux des grisailles de la nef et les vitraux de l’abside. Le style de Pierre de Montreuil connut un immense succès et fut imité jusqu’au XIVe siècle. Il représente aussi le type d’architecte gothique déjà célèbre en son temps, chef de dynastie, entrepreneur expert. Il est le seul à avoir reçu le titre de docteur au XIIIe siècle. |
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2↑ | Eugène Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle (10 vol.). Paris, B. Bance, A. Morel, 1854-1868. |
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