
Palais Bindi Segardi [1]Au fil du temps, le palais fut successivement nommé Venturi, puis Agostini, enfin Casini-Casuccini, selon les différentes familles qui en furent les propriétaires successifs.
Via dei Pellegrini, 18. Sienne.
Se rendre sur place :
Le Palazzo Bindi Sergardi, anciennement nommé Venturi, puis Agostini, enfin Casini-Casuccini, selon les différentes familles qui en furent les propriétaires successifs, est connu avant tout pour les fresques peintes par Domenico Beccafumi en 1519, à l’occasion du mariage d’Alessandro Venturi [2]Au XVIe s., le palais était la propriété de la famille Venturi.. Ces fresques, des Scènes de l’histoire romaine exécutées à la voûte du salon du premier étage, contribuèrent à faire connaître l’excellence du peintre alors à ses débuts.
En 1554, le palais fut acquis par Marcello Agostini, connu pour y avoir créé un cabinet de curiosités, qui y fit réaliser d’importants travaux de rénovation, y ajoutant une salle de musique ornés de fresques (1576) sur des thèmes mythologiques peintes par Cristoforo Roncalli, dit ‘Le Pomaranche’ [3]Voir : Ettore Romagnoli, Cenni storico-artistici di Siena e suoi suburbii. Sienne, Onorato Porri, 1840 (reprint Kessinger Publishing, 2010), p. 26. et de reliefs dus au stucateur Prospero Bresciano [4]Prospero Antichi, également dit ‘il Bresciano’ (Brescia ?, … – Rome, 1599) : sculpteur, actif essentiellement à Rome..
Le décor du salon
La sala presenta una volta affrescata dal Beccafumi [5]C’est grâce au succès de ce décor que Beccafumi se verra confier, quelques années plus tard, l’exécution des fresques de la voûte de la salle du Consistoire du Palazzo Pubblico, commencées en 1529 et terminées en 1535.. La Sala presenta storie raccontate in otto ottagoni più i due “arazzi” al centro della volta e scene mitologiche in dieci tondi tra una vela e l’altra.
Dans le cycle que Beccafumi a réalisé, entre 1520 et 1524, pour Alessandro Venturi dans son palais de Sienne, Beccafumi consacre un des panneaux du plafond du grand salon à un des épisodes les plus célèbres de la vie du peintre grec Zeuxis. Le peintre d’Héraclès est choisi comme héros d’une historia à côté d’ « hommes illustres » plus traditionnels, comme Regulus, Scipion et Caton d’Utique. Cette association est tellement exceptionnelle qu’elle est restée unique.
Beccafumi a choisi de représenter Zeuxis et les jeunes filles de Crotone, anecdote racontée par Cicéron, Pline l’Ancien et Valère Maxime : « ayant reçu commande d’une image d’Hélène pour le temple d’Héra à Crotone, Zeuxis demande aux habitants de lui présenter, nues, les cinq plus belles jeunes filles de la ville, afin qu’il s’en inspire pour peindre une Hélène idéale ». Cette anecdote à propos de Zeuxis à été commentée par des nombreux artistes, écrivains et théoriciens de la Renaissance. Mais l’essentiel pour les artistes, a été dit par Leon Battista Alberti dans le De Pictura, qui fait de cette histoire un exemple du bon jugement de l’artiste. Celui-ci, confronté au problème de représenter la perfection de la beauté, ne s’en remet ni à son imagination ni à la simple représentation de la nature. L’image idéale de beauté est donc située au-delà de la mimesis, mais elle n’a pas de source dans la seule imagination de l’artiste. Il fait apparaître la peinture comme une opération mentale, fondée sur la capacité de choisir et de recomposer, mais ne permet pas de savoir si l’artiste doit faire confiance à sa capacité d’analyser la réalité, ou à sa capacité d’accueillir, par l’imagination, l’Idée de la beauté pure, ou, en d’autres termes, si l’artiste n’est plutôt un historien ou plutôt un poète. Zeuxis est présenté donc par Beccafumi comme le modèle à suivre pour le peintre obsédé par l’image de la beauté idéale. Giorgio Vasari qui connaissait et admirait Beccafumi, parle du décor du palais siennois dans la biographie de son ami. C’est peut-être sa visite à Sienne qui lui à donné l’idée de développer systématiquement la thématique inaugurée par Beccafumi et de la mettre au service du programme iconographique conçu pour sa propre maison, à Arezzo.
« Zeusi, pittore celebratissimo, che ritrae più femmine ignude per farne la sua pittura, che s’avea da porre nel tempio di Giunone » (Giorgio Vasari, Le vite de’ più eccellenti pittori scultori e architettori, éd. de 1550 et 1568.
Notes
1↑ | Au fil du temps, le palais fut successivement nommé Venturi, puis Agostini, enfin Casini-Casuccini, selon les différentes familles qui en furent les propriétaires successifs. |
---|---|
2↑ | Au XVIe s., le palais était la propriété de la famille Venturi. |
3↑ | Voir : Ettore Romagnoli, Cenni storico-artistici di Siena e suoi suburbii. Sienne, Onorato Porri, 1840 (reprint Kessinger Publishing, 2010), p. 26. |
4↑ | Prospero Antichi, également dit ‘il Bresciano’ (Brescia ?, … – Rome, 1599) : sculpteur, actif essentiellement à Rome. |
5↑ | C’est grâce au succès de ce décor que Beccafumi se verra confier, quelques années plus tard, l’exécution des fresques de la voûte de la salle du Consistoire du Palazzo Pubblico, commencées en 1529 et terminées en 1535. |
Vous devez vous connecter pour laisser un commentaire.