La présence d’un chapitre de chanoines dans la Cathédrale de Sienne est documentée depuis la fin du premier millénaire, époque à laquelle apparaissent les premières nominations canoniques effectuées par les évêques siennois. La Schola de la Cathédrale, née à l’initiative des chanoines au XIe siècle, a été d’une importance particulière puisqu’elle est à l’origine l’université de Sienne. À cette époque, le moine Bruno [1]Bruno de Segni (Solero [Asti], entre 1040 et 1048 – Segni [Latium], 1123) : saint théologien et collaborateur du pape Grégoire VII dans la controverse avec l’empereur, élu plus tard évêque de Segni et abbé de Montecassino (le Mont-Cassin). « Il est chanoine à Sienne entre 1070 et 1080. (Hartmuth Hoffmann, « Bruno di Segni, santo », Dizionario Biografico degli … Poursuivre est présent à Sienne précisément en tant que chanoine de la cathédrale. La fondation du grand complexe hospitalier de Santa Maria della Scala face à la cathédrale, envisagé comme un refuge pour les pèlerins de passage à Sienne, remonte à une initiative du Chapitre de la cathédrale. Celui-ci apparaît, au XIIe siècle, déjà doté d’un important ensemble d’avantages féodaux, dont beaucoup ont probablement été accordés par le pape Alexandre III, lui-même d’origine siennoise, confirmés et documentés ensuite par une bulle du pape Grégoire IX datant de l’année 1228.
Le Chapitre siennois avait sa propre liturgie régie par des normes, des statuts, des calendriers et des livres liturgiques qui demeurent aujourd’hui de précieux témoignages artistiques avec leurs enluminures réalisées par les artistes les plus célèbres de l’époque. Un changement radical dans le statut juridique du Chapitre aura lieu avec l’élection au pontificat de l’Évêque de Sienne Enea Silvio Piccolomini, devenu ainsi le Pape Pie II. Le 23 avril 1459, le nouveau pape siennois élève l’évêché de Sienne au rang d’archidiocèse et siège métropolitain, lui attribuant pour suffragants les diocèses de Chiusi, Grosseto, Massa Marittima et Sovana. Le Chapitre prend dès lors le nom de Chapitre Métropolitain ; le pape fait entièrement réécrire les statuts, dont il confie la rédaction au chanoine du Vatican Agapito Rustici. Pie II accorde aux chanoines de l’église métropolitaine le privilège de porter la cappa magna de forme identique à celle utilisée dans la basilique Saint-Pierre. [2]Au fil des siècles, les privilèges donnés par la papauté comme autant de signes distinctifs au Chapitre de Sienne sont nombreux : la possibilité d’utiliser la bugia lors des fonctions liturgiques remonte à Alexandre VII. De nouveau, par un bref du 22 janvier 1802, Pie VII accorde aux chanoines l’usage de la mitre avec infules ainsi que le port de la médaille d’argent … Poursuivre
Les Statuts actuels prévoient un Chapitre composé de douze chanoines effectifs et de sept dignités capitulaires : le Preposto (Doyen), première dignité, préside le Chapitre, l’Archidiacre, en second, remplace le doyen dans ses fonctions, le Prieur du Chœur ordonne la célébration de l’Office divin, les processions et les funérailles des chanoines décédés, le Théologien a la tâche spécifique de la prédication liturgique, le Pénitencier, pourvu des facultés que lui attribue le Code de droit canonique en matière de for intérieur, le Trésorier, qui administre les biens du Chapitre, constitué en personne morale, le Secrétaire, qui tient à jour le registre des procès-verbaux des réunions du Chapitre et enregistre les événements les plus importants. L’archevêque a la faculté de nommer des chanoines honoraires, en nombre ne dépassant pas celui des effectifs, et des mansionari (aumôniers) qui peuvent assister les chanoines dans le bureau de la cathédrale. Avec la ratification de la Secrétairerie d’État du 29 janvier 1993, les chanoines effectifs et honoraires du chapitre métropolitain siennois reçoivent le titre de prélats d’honneur de Sa Sainteté pendant le munere.
Notes
1↑ | Bruno de Segni (Solero [Asti], entre 1040 et 1048 – Segni [Latium], 1123) : saint théologien et collaborateur du pape Grégoire VII dans la controverse avec l’empereur, élu plus tard évêque de Segni et abbé de Montecassino (le Mont-Cassin). « Il est chanoine à Sienne entre 1070 et 1080. (Hartmuth Hoffmann, « Bruno di Segni, santo », Dizionario Biografico degli Italiani, Volume 14, 1972). » |
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2↑ | Au fil des siècles, les privilèges donnés par la papauté comme autant de signes distinctifs au Chapitre de Sienne sont nombreux : la possibilité d’utiliser la bugia lors des fonctions liturgiques remonte à Alexandre VII. De nouveau, par un bref du 22 janvier 1802, Pie VII accorde aux chanoines l’usage de la mitre avec infules ainsi que le port de la médaille d’argent gravée du nom de SS. Maria, suspendue autour du cou avec un ruban de soie bleue. La coutume de conférer aux principales dignités du Chapitre de Sienne des titres d’appartenance à la Famille pontificale remonte à Pie II. L’extension du titre de Monseigneur, sans autre précision, à tous les Chanoines fut sanctionnée par Pie XI le 6 mars 1933. Ce privilège fut ensuite confirmé une nouvelle fois par une note du Secrétaire d’Etat du 29 janvier 1993, reconnaissant le titre de Prélats d’Honneur de Sa Sainteté à tous les chanoines du Chapitre Métropolitain de Sienne. |
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