Prométhée

« Les mille et un procédés de la divination, je les ai mis en système.
Le premier, j’ai distingué dans les rêves
ce qui doit se produire en pleine jour ; j’ai fait comprendre aux hommes
le sens caché d’un nom ou d’un présage que l’on croise sur la route.
J’ai différencié rigoureusement les vols
des oiseaux à la griffe crochue, la catégorie favorable
et celle que l’on ne nomme pas. J’ai classé les comportements
des diverses espèces, une par une, et leurs relations :
leurs haines, attirances et conjonctions.
J’ai expliqué les viscères et leur brillance, quelle couleur
la bile doit leur donner pour le plaisir des dieux,
et les formes nombreuses de la beauté du foie.
En cachant dans la graisse les membres et toute l’échine des bêtes,
en les passant au feu, j’ai guidé les hommes sur le chemin
d’un art d’abord privé de repères. Et aux signes qui brillent dans les flammes,
j’ai rendu leur regard : une taie les recouvrait.
Voilà ce que j’ai fait. » [1]Eschyle, Prométhée enchaîné, 484-506 (trad. de Myrto Gondicas et Pierre Judet de La Combe), Chambéry, Éditions Comp’Act, 1996.

Notes

Notes
1 Eschyle, Prométhée enchaîné, 484-506 (trad. de Myrto Gondicas et Pierre Judet de La Combe), Chambéry, Éditions Comp’Act, 1996.