Bertran de Born (Château de Born (?) [1]Le château de Born, aujourd’hui disparu, se trouvait dans l’actuelle commune de Salagnac, en Dordogne., v. 1140 – Abbaye de Dalon, v. 1215) : seigneur d’Hautefort [2]L’indivisibilité de la vavassorie fait de lui un co-seigneur de Hautefort avec sa fratrie. « Le cartulaire de Dalon nous apprend que […], entre les années 1159 et 1169, Bertran et son frère Constantin de Born possédaient conjointement le château de Hautefort, situé dans le village de ce nom à 35 kilomètres de Périgueux et sur le territoire actuel du département … Poursuivre ; troubadour, il célèbre l’amour et la guerre dans des poésies en langue occitane appelées sirventès [3]Sirventès ou sirvente : Poème à caractère satirique, politique ou moral que chantaient en Occitanie et en Provence les troubadours des XIIe et XIIIe s., à l’accent violemment satirique.
Il se retire à l’abbaye de Dalon ce qui n’empêche pas Dante, qui le nomme Bertram dal Bornio de le représenter en Enfer [4]« E perché tu di me novella porti, / sappi ch’i’ son Beltram dal Bornio, quelli / che diedi al re giovane i ma’ conforti. » (« Et pour que de moi tu portes des nouvelles, / sache que je suis Bertran de Born, celui / qui. donna les mauvais conseils au jeune roi. »). Enfer XXVIII, 133-135. à cause de sa rébellion contre le roi Plantagenêt, Richard Cœur de Lion.
Il est mêlé aux luttes des fils d’Henri II Plantagenet, et prend parti contre Richard, pour Henri le Jeune [5]Henri Plantagenet, dit le Jeune ou le Jeune Roi (1155-1183) : fils ainé de Henri II d’Angleterre, prince angevin, roi d’Angleterre conjointement avec son père à partir de 1170, héritier présomptif d’Angleterre de 1156 à 1183. Il tient son surnom de son couronnement anticipé du vivant de son père.. À la mort de celui-ci [6]Deux poèmes de Bertran de Born déplorent la mort du jeune ‘rei englès’ : Mon Chan Fenisc et Si Tuit li Dol [15]. Si tuit li dol elh plor elh marrimenE las dolors elh dan elh chaitivierQu’om anc auzis en est segle dolenFossen ensems, sembleran tuit leugierContra la mort del jove rei engles,Don rema pretz e jovens dolorosEl mons oscurs e tenhz e tenebros,Sems … Poursuivre, il se réconcilia avec Richard, qu’il soutint à son tour contre Philippe-Auguste.
Appelé Bertram dal Bornio par Dante qui le situe dans le xxxe cercle de l’Enfer.
Notes
1↑ | Le château de Born, aujourd’hui disparu, se trouvait dans l’actuelle commune de Salagnac, en Dordogne. |
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2↑ | L’indivisibilité de la vavassorie fait de lui un co-seigneur de Hautefort avec sa fratrie. « Le cartulaire de Dalon nous apprend que […], entre les années 1159 et 1169, Bertran et son frère Constantin de Born possédaient conjointement le château de Hautefort, situé dans le village de ce nom à 35 kilomètres de Périgueux et sur le territoire actuel du département de la Dordogne. Les relations de bonne entente semblent s’être maintenues entre les deux frères au moins jusqu’en juillet 1180. Mais dès 1182, à s’en rapporter au cartulaire, il est visible que la situation s’est modifiée du tout au tout, et Bertran de Born est devenu le seul maître du château. » Olin H. Moore, « Bertran de Born et le Jeune Roi », Romania, vol. 51, no. 201, 1925, pp. 46–75. JSTOR, http://www.jstor.org/stable/45046085. Accessed 14 June 2023. |
3↑ | Sirventès ou sirvente : Poème à caractère satirique, politique ou moral que chantaient en Occitanie et en Provence les troubadours des XIIe et XIIIe s. |
4↑ | « E perché tu di me novella porti, / sappi ch’i’ son Beltram dal Bornio, quelli / che diedi al re giovane i ma’ conforti. » (« Et pour que de moi tu portes des nouvelles, / sache que je suis Bertran de Born, celui / qui. donna les mauvais conseils au jeune roi. »). Enfer XXVIII, 133-135. |
5↑ | Henri Plantagenet, dit le Jeune ou le Jeune Roi (1155-1183) : fils ainé de Henri II d’Angleterre, prince angevin, roi d’Angleterre conjointement avec son père à partir de 1170, héritier présomptif d’Angleterre de 1156 à 1183. Il tient son surnom de son couronnement anticipé du vivant de son père. |
6↑ | Deux poèmes de Bertran de Born déplorent la mort du jeune ‘rei englès’ : Mon Chan Fenisc et Si Tuit li Dol [15].
Si tuit li dol elh plor elh marrimen Dolen e trist e ple de marrimen Estouta Mortz, plena de marrimen, D’aquest segle flac, ple de marrimen, Celui que plac pel nostre marrimen |