Bartolo di Fredi, « Annuncio a Gioacchino »

Annonce Joachim

Bartolo di Fredi (Sienne, documenté à partir de 1353 – 1410)

Annuncio a Gioacchino (Annonce à Joachim), 1388.

Tempera sur panneau, compartiment central de la prédelle du Polittico dell’Incoronazione della Vergine (Polyptyque du Couronnement de la Vierge).

Inscriptions : /

Provenance : Chapelle de l’Annunziata, Église de San Francesco, Montalcino

Rome, Musei Vaticani, Pinacoteca.

Cette scène n’est, hélas, pas présente dans la présentation du retable (nous l’avons vu, elle fait partie des collections vaticanes). Elle est pourtant essentielle dans l’économie narrative générale. Alors que Joachim s’est retiré dans la montagne au milieu des bergers pour cacher sa honte, lui apparaît un Ange. Celui-ci lui annonce la bonne nouvelle : sa femme, Anne, doit mettre au monde une fille qui, à son tour portera en son sein le Fils de Dieu …

La scène est divisée en deux parties approximativement égales. A droite, les bergers gardent un petit troupeau de chèvres et de moutons. Même le chien allongé au pied du monticule où apparaît l’Ange, concentré sur la surveillance du troupeau, semble ne rien voir de l’événement miraculeux. L’attitude de l’Ange, qui évoque beaucoup celle des Annonciations à la Vierge, est immédiatement compréhensible. Joachim tourne la tête vers lui, ce qui a pour effet de la placer sous le même angle que celle de l’Expulsion qui la précède, ce qui renforce visuellement l’articulation entre les deux scènes, comme si le visage de Joachim avait glissé d’une scène à l’autre, produisant un troublant mais efficace effet de mémoire. Dans la première scène, un homme est injustement ostracisé en raison de son infertilité. Dans la seconde, il apprend que cette même infertilité fera savoir au monde le caractère miraculeux de la naissance de l’enfant qui va advenir. Admirable concision d’un conte qui vient s’immiscer dans histoire plus largement développée de la vie de la Vierge, qui s’ouvre et se conclut en deux épisodes.