Pietro Lorenzetti (connu à Sienne de 1305 à 1345)
Sant’Alberto, Patriarca di Gerusalemme, consegna la Regola carmelitana a San Broccardo (Saint Albert, patriarche de Jérusalem, consigne la Règle carmélitaine [1] à saint Broccardo)
Prédelle de la Pala del Carmine. Madonna in trono col Bambino fra quattro Angeli, San Nicola e il profeta Elia, 1329 (datée et signée).
Tempéra sur panneau, transposé sur toile en 1883, 37 x 154,5 cm.
Provenance : Oratorio della Compagnia di Sant’Ansano, Dòfana, près Sienne. A l’origine, église du Carmine, Sienne.
Sienne, Pinacoteca Nazionale.
Le panneau central est de dimensions plus importantes que les quatre autres et occupe tout l’espace rendu disponible du fait de la largeur du panneau principal situé immédiatement au-dessus. Le cortège d’une foule nombreuse assiste à la remise de la Règle de l’Ordre à saint Broccardo, premier prieur des carmélites, par saint Albert de Vercelli, patriarche de Jérusalem. Le paysage qui sert de décor à la scène nous est connu : nous nous trouvons à nouveau sur le mont Carmel, à proximité de la fontaine d’Elie que nous reconnaissons pour l’avoir rencontrée il y a un instant dans le second compartiment de la prédelle. Le décor a un peu changé avec le temps puisqu’une ville s’est construite à gauche, ceinte de hautes murailles rouges qui, cette fois-ci, ne peuvent être confondues avec celles de Sienne (il s’agit probablement de saint Jean d’Acre). A droite, le bâtiment qui semblait être une chapelle est devenu une basilique en forme de croix latine surmontée d’un dôme.
Le format du panneau, lui-même parcouru de gauche à droite par le cortège, son allongement horizontal prend ici un sens particulier : si l’on considère, comme le font les carmélites, que la scène de la remise de la Règle de l’Ordre ouvre une ère nouvelle, c’est bien un véritable pont qui, en s’établissant, relie les scènes tirées de l’Ancien Testament figurées dans les deux panneaux de gauche de la prédelle, et les deux de droite qui, en représentant des événement plus récents, d’une importance particulière pour l’Ordre, ouvrent quant à eux sur l’ère moderne.
[1] A l’origine, il existait un texte donné aux « Frères ermites du Mont Carmel », connus ensuite sous le nom de « Carmélites », par saint Albert de Vercelli ou de Jérusalem. Après différentes corrections mineures, la Règle fut approuvée définitivement par le pape Honorius III le 1er octobre 1247. Jusqu’à aujourd’hui, toutes les branches de l’Ordre sont soumises aux textes des Constitutions dont le texte définitif date d’Honorius IV.
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