Matteo di Giovanni (Borgo San Sepolcro, actif à partir de 1452 – Sienne, 1495)
La Madonna in trono con il Bambino e i santi Sebastiano e Giuliano, Cosma e Damiano (La Vierge à l’Enfant en majesté et les saints Sébastien [1] et Julien [2], Cosme et Damien [3]), vers 1480/1485.
Tempéra sur panneaux, 167 x 192 cm.
Inscriptions : /
Provenance : ?
Sienne, Pinacoteca Nazionale.
Bien que datant de la dernière période de l’activité de Paolo di Giovanni, et à l’instar de tous ses retables de grand format, cette œuvre est généralement dépréciée par les critiques en raison de sa machinerie un peu lourde et des figures des saints quelque peu stéréotypées et grandiloquentes. Enzo Carli, dans un jugement sévère, évoque cette œuvre comme l’une des plus « poussives et insipides du peintre [4]», opinion qui, avec Pietro Torriti, nous semble très excessive.
Mises à part les têtes de chérubin que l’on voit aux extrémités des bras du trône de la vierge, qui donnent “l’impression macabre” de deux têtes séparées de leurs corps respectifs et plantées là, le panneau offre “une noblesse de la composition et une frémissante langueur, particulièrement dans les quatre très beaux anges de l’arrière-plan éclairés par une lumière vive et claire qui rend les couleurs précieuses et luisantes comme des émaux.”
[1] Sébastien est représenté tenant à la main une flèche, instrument de son martyre. De l’autre, il arbore également ici une couronne qu’il semble tendre dans un geste d’offrande à la Vierge représentée en majesté, c’est-à-dire assise sur un trône. En réalité, cette couronne est un autre attribut, plus ancien, du martyre. Rien, cependant, n’empêche que le saint en fasse don à la Vierge. Voir annexe : « Iconographie des principaux saints ».
[2] Saint Julien de Brioude (IIIe siècle) : martyr légendaire de l’Église des premiers temps. Soldat romain converti au christianisme, il aurait subi le martyre en 304. Il est à noter que le martyrologe romain recense pas moins de trente cinq Juliens différents.
[3] Cosme et Damien sont deux saints médecins. Voir annexe : « Iconographie des principaux saints ».
[4] CARLI, Enzo, La Peinture siennoise (traduit de l’italien par Juliette Bertrand). Paris, 1955.
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