Lorenzo di Pietro, dit ‘Il Vecchietta’, “Crocifissione”

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Lorenzo di Pietro, dit ‘Il Vecchietta’ (Sienne, 1410 -1480)

Crucifixion

Compartiment de la prédelle du Polyptyque de Pienza (Madonna col Bambino tra i Santi Biagio, Giovanni Battista, Nicola e Floriano (Vierge à l’Enfant entre les saints Blaise, Jean Baptiste, Nicolas et Florian), 1460-65.

Tempera et or sur panneau.

Inscriptions :

Provenance : Église de San Niccolò, Spedaletto (Pienza).

Pienza, Museo diocesano.

La scène de la Crucifixion est encadrée par les figures allégoriques de la Pauvreté et de l’Obéissance, toutes deux tournées vers le spectacle le plus triste et le plus sublime qu’ait jamais imaginé l’intelligence humaine. Observée de gauche à droite, elle montre les soldats jouant aux dés les quelques pauvres vêtement abandonnés par le Christ qui vient de mourir sur la croix. Entourée des saintes femmes, la douleur est trop vive à supporter pour la Vierge qui vient de défaillir dans leurs bras. Saint Jean, plus à droite, observe figé le corps inerte du Fils de Dieu, lequel vient de rendre l’âme. Sur chacun de ses flancs, les croix  portent encore les corps inertes des deux larrons à qui l’on a brisé les jambes à coups de massue afin de s’assurer de leur mort certaine ; ils portent les marques de blessures que ces coups leur ont infligé. Deux cavaliers encadrent la croix du Christ : à gauche, il nous faut sûrement reconnaître Longin qui vient de gagner le Paradis en mettant un terme aux souffrances de Jésus à l’aide de sa lance. À droite, un légionnaire semble éclairer la scène à l’aide d’une torche devenue inutile puisque le jour a reparu après une éclipse qui a duré “depuis la sixième jusqu’à la neuvième heure.” A l’extrémité du panneau se trouve le groupe des indifférents, ainsi que les qualifie Louis Réau, plus ou moins constitué de figurants qui permettent de rétablir un équilibre avec le groupe des trois Marie, et de personnages dont les expressions et les mimiques viennent commenter à leur tour le drame.

La beauté du paysage, d’une facture qui a pu être qualifiée de “liquide” [2] et dont la lumière claire et vespérale, semble inonder de transparence jusqu’au plus petit recoin d’espace. Et que dire de la splendeur des roses et des bleus rehaussés d’un noir profond, qui colorent uniformément le groupe des personnages sacrés réunis à gauche de la croix ?

[1] REAU 1957, II, 2, p. 501.

[2] SEIDEL 2010, p. 346.

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