Sources écrites de l’épisode de la Présentation de Marie au Temple

Si les Écrits canoniques sont silencieux quant à l’enfance de la Vierge, on trouve, dans le Livre du Lévitique, une description de l’offrande faite par les parents de l’enfant conduit au Temple, et le détail de la cérémonie de l’holocauste effectuée le prêtre :

  • Livre du Lévitique (Lv 1, 14-17) :

« Si le présent que l’un de vous réserve pour le Seigneur est un holocauste d’oiseau, il apportera des tourterelles ou des jeunes pigeons. Le prêtre les apportera à l’autel, il arrachera la tête qu’il fera fumer à l’autel ; puis il fera gicler le sang sur le côté de l’autel. Il détachera alors le jabot et ses plumes, le jettera à l’est de l’autel, à l’endroit où l’on dépose les cendres grasses. Il fendra l’animal en deux moitiés – une aile de part et d’autre –, mais sans les séparer. Alors le prêtre fera fumer l’animal à l’autel, sur le bois placé sur le feu. C’est un holocauste, une nourriture offerte, en agréable odeur pour le Seigneur ».

Pour en savoir davantage, il faut se tourner vers les apocryphes, toujours prompts à combler les vides dont on sait l’horreur qu’ils provoquent, et qui offrent aux peintres matière à élaborer leurs œuvres :

  • Protévangile de Jacques, apocryphe chrétien du IIème siècle (§ 7) :

« Quand Marie eut deux ans, Joachim dit à Anne, son épouse : ‘Conduisons la au temple de Dieu, afin d’accomplir le vœu que nous avons formé et de crainte que Dieu ne se courrouce contre nous et qu’il ne nous ôte cette enfant’. Et Anne dit : ‘Attendons la troisième année, de crainte qu’elle ne redemande son père et sa mère’. Et Joachim dit : ‘Attendons’. L’enfant atteignit l’âge de trois ans et Joachim dit : ‘Appelez les vierges sans tache des Hébreux et qu’elles prennent des lampes et qu’elles les allument, et que l’enfant ne se retourne pas en arrière et que son esprit ne s’éloigne pas de la maison de Dieu’. Et les vierges agirent ainsi et elles entrèrent dans le temple. Et le prince des prêtres reçut l’enfant et il l’embrassa et il dit : ‘Marie, le Seigneur a donné de la grandeur à ton nom dans toutes les générations, et, à la fin des jours, le Seigneur manifestera en toi le prix de la rédemption des fils d’Israël’. Et il la plaça sur le troisième degré de l’autel, et le Seigneur Dieu répandit sa grâce sur elle et elle tressaillit de joie en dansant avec ses pieds et toute la maison d’Israël la chérit ».

  • Évangile du Pseudo-Matthieu (§ 4) :

Le pseudo-Matthieu, écrit en latin vers le IX° siècle, note que Marie gravit en courant les quinze marches du Temple.

  • Evangile de la Nativité de la Vierge Marie (apocryphe) :

Chapitre VI.

“Et lorsque le terme de trois ans fut révolu et que le temps de la sevrer fut accompli, ils amenèrent au temple du Seigneur cette Vierge avec des offrandes. Or, il y avait autour du temple quinze degrés à monter, selon les quinze Psaumes des degrés. Car, parce que le temple était bâti sur une montagne, il fallait monter des degrés pour aller à l’autel de l’holocauste qui était par dehors. Les parents placèrent donc la petite bienheureuse Vierge Marie sur le premier degré. Et comme ils quittaient les habits qu’ils avaient eus en chemin, et qu’ils en mettaient de plus beaux et de plus propres selon l’usage, la Vierge du Seigneur monta tous les degrés un à un sans qu’on lui donnât la main pour la conduire ou la soutenir, de manière qu’en cela seul on eût pensé qu’elle était déjà d’un âge parfait […].”