Naissance de la Vierge

L’épisode de la naissance de la Vierge est traité de manière sommaire dans un certain nombre de textes apocryphes, principalement le Protévangile de Jacques (85, 2), l’Évangile du pseudo-Matthieu (4, 1), l’Évangile de la Nativité (5, 2), et la Légende dorée de Jacques de Voragine (131, 69-61).

De plus amples informations concernant la Naissance de la Vierge se trouvent dans le Protévangile de Jacques (85, 2), l’un des apocryphes de référence pour toutes les scènes de la vie de la Vierge. Cependant, malgré la présence de quelques détails supplémentaires au regard des autres sources citées, même le Protévangile de Jacques n’est pas la source exhaustive de certains détails iconographiques tels que le bain du nouveau-né ou les figures féminines qui s’occupent de Marie (Jacques n’en mentionne qu’une) qui ont caractérisé le sujet depuis l’art byzantin. De fait, il faut remonter jusqu’à des modèles de l’art antique pour retrouver certains éléments essentiels de la composition : la mère accouchée étendue sur un lit, la servante qui l’assiste, le bain de l’enfant, sont des éléments récurrents de l’iconographie païenne des naissances, qu’elles soient humaines ou divines, et même la figure porteuse d’offrandes, élément fréquent de la figuration de la Naissance de la Vierge à partir du Xe siècle, trouve son explication non pas dans les sources littéraires mais bien dans une tradition iconographique propre à l’Antiquité.

Andrea di Bartolo, « The Nativity of the Virgin », v. 1400/1405. Tempera et or sur panneau, 44,2 x 32,5 cm. Washington, National Gallery of Art.
I. Sources écrites de l’épisode

Voir lien ci-dessus.

II. Iconographie

C’est dans les arts visuels que l’épisode a pu trouver l’élaboration narrative la plus heureuse, en puisant son inspiration dans les traditions iconographiques païennes ainsi que dans les usages de la vie domestique. Sur ce point, il faut souligner une nouvelle fois le rôle puissamment novateur qui a été celui Pietro Lorenzetti dans la scène de la Naissance de la Vierge provenant du Retable de San Savino (1342), Sienne, Museo dell’Opera, et dans la fresque perdue (1335) de la façade de l’Ospedale di Santa Maria della Scala sur le même sujet. Ces deux modèles, étudiés et copiés par plusieurs générations de peintres, ont défini le canon de la représentation de la scène dans la peinture siennoise.

Les principaux détails iconographiques constitutifs de la scène sont les suivants (tous figurent dans le panneau de 1342 et probablement avant celui-ci, dans la fresque de 1335, toutes deux œuvres de Pietro Lorenzetti) :

  • Anne est allongée sur son lit.
  • Elle est accompagnée d’une ou plusieurs servantes qui l’accompagnent dans une toilette succincte.
  • Marie est, quant à elle, prise en main par des nourrices, dont deux d’entre elles s’affairent à lui donner le premier bain.
  • Un ange apporte une couronne à l’enfant nouvellement née.
  • Au fond, une servante entre dans la chambre, apportant un poulet et un bouillon.
  • Dans une antichambre, Joachim attend la naissance de l’enfant que vient lui annoncer avec révérence un jeune garçon [1]Le jeune garçon en question est absent de l’œuvre de Andrea di Bartolo, probablement en raison de la petitesse de son format.

Notes

Notes
1 Le jeune garçon en question est absent de l’œuvre de Andrea di Bartolo, probablement en raison de la petitesse de son format.