Jacques de Voragine, La Légende dorée, chap. 115, “Assomption de la sainte Vierge Marie” :
“Or, il arriva que, comme Jean était à prêcher à Ephèse, un coup de tonnerre éclata tout à coup, et une nuée blanche l’enleva, et l’apporta devant la porte de Marie. Il frappa, entra dans l’intérieur de la maison, et avec grande révérence, l’apôtre vierge salua la Vierge. L’heureuse Marie en le voyant fut saisie d’une grande crainte et ne put retenir ses larmes, tant elle éprouva de joie. Alors elle lui dit: « Jean, mon fils, aie souvenance des paroles de ton maître, quand il m’a confiée à toi comme un fils, et quand il t’a confié à moi comme à une mère. Me voici appelée par le Seigneur à payer le tribut à la condition humaine, et je te recommande d’avoir un soin particulier de mon corps. J’ai appris que les juifs s’étaient réunis et avaient dit : « Frères, attendons jusqu’au moment où celle qui a porté Jésus subira la mort, aussitôt nous ravirons son corps et nous le jetterons pour être la pâture du feu. » Tu feras porter alors cette palme devant mon cercueil, lorsque vous porterez mon corps au tombeau. » Et Jean dit : « Oh ! plût à Dieu que tous les apôtres mes frères fussent ici, afin de pouvoir célébrer convenablement vos obsèques et vous rendre les honneurs dont vous êtes digne. »”