Domenico Beccafumi, de son vrai nom Domenico di Pace (Montaperti, vers 1486 – Sienne 1551)
Moïse fait jaillir l’eau du rocher de Horeb, 1524-1525.
Marqueterie de marbres polychromes.
Sienne, Duomo.
Le thème du Frappement du rocher est tiré d’un passage de l’Exode [1]. Le peuple d’Israël, après avoir passé la Mer Rouge en route vers la Terre Promise, subit le manque d’eau. Mais Moïse frappe le rocher d’Horeb en présence des anciens :
Le Seigneur dit à Moïse : « Passe devant le peuple, emmène avec toi plusieurs des anciens d’Israël, prends en main le bâton avec lequel tu as frappé le Nil, et va ! Moi, je serai là, devant toi, sur le rocher du mont Horeb. Tu frapperas le rocher, il en sortira de l’eau, et le peuple boira ! » Et Moïse fit ainsi sous les yeux des anciens d’Israël. [2]
“Sous [la scène du Moïse recevant de Dieu les tables de la loi], dans l’axe du transept, en face de la chaire, une suite de nombreux personnages est dessinée avec une grâce indicible ; on y voit Moïse dans le désert, frappant le rocher et faisant jaillir l’eau qu’il donne à boire au peuple assoiffé. Sur cette scène toute en longueur, Domenico montre les diverses attitudes du peuple, en train de boire l’eau qui ruisselle, avec tant de vie et de beauté qu’il est impossible d’en imaginer de plus belles et de plus gracieuses. L’un se baisse pour boire à même le sol, l’autre s’agenouille devant le rocher d’où jaillit la source. D’autres encore puisent l’eau avec des vases ou des coupes, ou boivent dans leurs mains. Certains font s’abreuver les animaux au milieu de la joie de tous. Un enfant surtout est merveilleux : il tient un petit chien par la tête et le cou et lui plonge le museau dans l’eau pour qu’il boive ; ayant bu, le chiot secoue la tête, car il ne veut plus continuer, avec une telle vérité qu’il paraît vivant. Les personnages, avec les ombres portées, ne sont pas beaux, ils sont superbes et la composition entière est une telle merveille qu’on ne peut en ce genre déployer un art plus raffiné. Encore que le pavement soit un chef-d’œuvre par l’extraordinaire qualité du travail, cette partie est considérée comme la meilleure et la plus belle.” [3]
[1] Exode, 17, 1-7. Voir aussi : Nombres, 20, 1-13.
[2] Exode, 17, 5-6.
[3] Giorgio Vasari, Les Vies … (éd. André Chastel). Paris, 1984, vol. 7, p. 288.
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