
Domenico di Niccolò ‘dei Cori’ (Sienne, documenté de 1382 à 1450)
David salmista tra David fromboliere e Golia colpito (David psalmiste entre David frondeur et Goliath frappé), 1423.
Inscriptions :
- (de part et d’autre de la tête de David) : « DAVID REX »
- (sur le pourtour de l’encadrement circulaire) : « DECANTABAT POPULUS ISRAEL ALLELUIA ET UNIVERSA MULTITUDO IACOB CANEBAT LEGIPTIME ET DAVID, CUM CANTORIBUS, CITHARAM PERCUTIEBAT IN DOMO DOMINI ET LAUDES DEO CANEBAT, ALLELUIA, ALLELUIA. HOC OPUS FACTUM FUIT TEMPORE SPECTABILIS MILITIS DOMINI BARTHOLOMEI IOHANIS CECCHI OPERARII ANNI MILLE CCCCXXIIII MENSIS IULII » [1]« Le peuple d’Israël chantait alléluia et toute la multitude de Jacob chantait légitimement et David, avec les chanteurs, jouait de la lyre dans la maison de l’Éternel et chantait les louanges à Dieu, alléluia, alléluia. Ce travail a été fait à l’époque de l’estimé soldat du Seigneur Bartolomeo di Giovanni di Cecco, operaio en l’an mille et CCCCXXIIII, … Poursuivre
Provenance : In situ.
Sienne, pavement de la Cathédrale de Santa Maria Assunta.
Dans un panneau de format circulaire, David, représenté en tant que roi musicien, est assis sur un trône avec une sorte de cithare tenue sur son genou. Autour de lui, quatre musiciens joue chacun d’un instrument de musique ancien : un orgue portatif, un tambourin, « un luth (?) ou une mandoline » [2]Enzo Carli, Il Duomo di Siena, Gènes, Sagep, 1979, p. 179., une vielle [3]Le terme vièle ou vielle désigne, de manière générique, tout type d’instrument de musique plus ou moins rustique, dont les cordes sont frottées à l’aide d’un archet, et qui peut avoir différentes formes et différents caractères. (Remarque : dans la vielle à roue, les cordes sont frottées par une roue de bois à la place de l’archet habituel. Celle-ci … Poursuivre. De la main droite, David effectue un geste qui pourrait aussi bien désigner le livre de Psaumes ouvert que l’on voit calé sur un pupitre à ses côtés, que manifester le fait qu’il dirige le quatuor de musiciens.
L’ensemble est entouré d’un élégant encadrement de style typiquement gothique, orné de feuilles et de petits arcs trilobés.
De part et d’autre de l’image centrale, deux losanges au contours façonnés contiennent les figures de David et Goliath lors du combat qui les oppose [4]L’histoire du combat de David contre Goliath est racontée au chapitre 17 du Premier Livre de Samuel. Les Philistins ont réuni leurs armées pour faire la guerre aux « hommes d’Israël » rassemblés par Saül. Le géant philistin Goliath a proposé de livrer un combat singulier pour déterminer l’issue de la guerre, et David, le plus jeune des fils d’Isaï, « Éphratien de … Poursuivre : du côté gauche, le jeune David s’apprête à lancer une pierre à l’aide de sa fronde ; de l’autre côté, le géant Goliath, mortellement blessé, tombe à la renverse. L’effet, ici, précède la cause : bien que la pierre n’ait pas encore atteint Goliath, le front de celui-ci porte déjà l’empreinte de la blessure mortelle. Suspendue dans un même instant, la pierre, représentée deux fois, est visible aussi bien à gauche (on peut encore la voir dans la fronde de David), qu’à droite, dans les airs, au-dessus de Goliath.
Les figures de la composition centrale sont encore belles en dépit des altérations dues à leur restauration. Celles de David et Goliath sont plus originales du fait du fait de leur attitude en mouvement, et ont sans doute moins souffert. Le dessin est l’œuvre de Domenico di Niccolò qui l’a exécuté sous le mandat du Recteur Bartolommeo Cecchi ; l’encadrement et la frise qui entourent l’ensemble sont dus à Agostino di Niccolò [5]Il s’agit de la seule œuvre de cet artiste dont nous connaissions l’existence à Sienne. Il n’existe aucune autre trace de lui excepté le fait qu’en 1405, ou peut-être plus tôt, il travaillait à Orvieto en compagnie d’un certain Nanni di Giacomo, cadet de la noble maison de Castori, ou Amidei, natif de Lucques, mais résident à Sienne, et au cours de l’année … Poursuivre, comme l’indique une note en date du 6 juin 1423, figurant dans un mémoire de paiement à ce dernier.
Notes
1↑ | « Le peuple d’Israël chantait alléluia et toute la multitude de Jacob chantait légitimement et David, avec les chanteurs, jouait de la lyre dans la maison de l’Éternel et chantait les louanges à Dieu, alléluia, alléluia. Ce travail a été fait à l’époque de l’estimé soldat du Seigneur Bartolomeo di Giovanni di Cecco, operaio en l’an mille et CCCCXXIIII, au mois de juillet ». |
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2↑ | Enzo Carli, Il Duomo di Siena, Gènes, Sagep, 1979, p. 179. |
3↑ | Le terme vièle ou vielle désigne, de manière générique, tout type d’instrument de musique plus ou moins rustique, dont les cordes sont frottées à l’aide d’un archet, et qui peut avoir différentes formes et différents caractères. (Remarque : dans la vielle à roue, les cordes sont frottées par une roue de bois à la place de l’archet habituel. Celle-ci est enduite de colophane, et mise en mouvement à l’aide d’une manivelle à main droite). |
4↑ | L’histoire du combat de David contre Goliath est racontée au chapitre 17 du Premier Livre de Samuel. Les Philistins ont réuni leurs armées pour faire la guerre aux « hommes d’Israël » rassemblés par Saül. Le géant philistin Goliath a proposé de livrer un combat singulier pour déterminer l’issue de la guerre, et David, le plus jeune des fils d’Isaï, « Éphratien de Bethléhem […] qui avait huit fils », a accepté de relever le défi. « David ceignit l’épée de Saül par-dessus ses habits, et voulut marcher, car il n’avait pas encore essayé. Mais il dit à Saül : Je ne puis pas marcher avec cette armure, je n’y suis pas accoutumé. Et il s’en débarrassa. Il prit en main son bâton, choisit dans le torrent cinq pierres polies, et les mit dans sa gibecière de berger et dans sa poche. Puis, sa fronde à la main, il s’avança contre le Philistin. Le Philistin s’approcha peu à peu de David, et l’homme qui portait son bouclier marchait devant lui. Le Philistin regarda, et lorsqu’il aperçut David, il le méprisa, ne voyant en lui qu’un enfant, blond et d’une belle figure. Le Philistin dit à David : Suis-je un chien, pour que tu viennes à moi avec des bâtons ? Et, après l’avoir maudit par ses dieux, il ajouta : Viens vers moi, et je donnerai ta chair aux oiseaux du ciel et aux bêtes des champs. David dit au Philistin : Tu marches contre moi avec l’épée, la lance et le javelot ; et moi, je marche contre toi au nom de l’Éternel des armées, du Dieu de l’armée d’Israël, que tu as insultée. Aujourd’hui l’Éternel te livrera entre mes mains, je t’abattrai et je te couperai la tête ; aujourd’hui je donnerai les cadavres du camp des Philistins aux oiseaux du ciel et aux animaux de la terre. Et toute la terre saura qu’Israël a un Dieu. Et toute cette multitude saura que ce n’est ni par l’épée ni par la lance que l’Éternel sauve. Car la victoire appartient à l’Éternel. Et il vous livre entre nos mains. Aussitôt que le Philistin se mit en mouvement pour marcher au-devant de David, David courut sur le champ de bataille à la rencontre du Philistin. Il mit la main dans sa gibecière, y prit une pierre, et la lança avec sa fronde ; il frappa le Philistin au front, et la pierre s’enfonça dans le front du Philistin, qui tomba le visage contre terre. Ainsi, avec une fronde et une pierre, David fut plus fort que le Philistin ; il le terrassa et lui ôta la vie, sans avoir d’épée à la main. Il courut, s’arrêta près du Philistin, se saisit de son épée qu’il tira du fourreau, le tua et lui coupa la tête. Les Philistins, voyant que leur héros était mort, prirent la fuite. » (1S 17, 39-51). |
5↑ | Il s’agit de la seule œuvre de cet artiste dont nous connaissions l’existence à Sienne. Il n’existe aucune autre trace de lui excepté le fait qu’en 1405, ou peut-être plus tôt, il travaillait à Orvieto en compagnie d’un certain Nanni di Giacomo, cadet de la noble maison de Castori, ou Amidei, natif de Lucques, mais résident à Sienne, et au cours de l’année suivante, avec un artiste nommé Orbetano, appelé ‘il Mastro’, également siennois. |
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