
Francesco di Giorgio Martini (Sienne, 1439 – 1502) et collaborateur
Annunciazione della Madonna (Annonciation), v. 1470.
Tempéra sur panneau, 73,5 x 48 cm (cadre original compris).
Provenance : ?
Sienne, Pinacoteca Nazionale.

Le petit panneau, avec son cadre d’origine, est en fait attribué à la figure du mystérieux “Fiduciario”, un proche collaborateur de Francesco di Giorgio depuis les années soixante du XVe siècle. A la valeur d’antiquité que lui confèrent ses origines, ce cadre ajoute un rôle inédit en venant souligner la discrète présence l’encadrement de couleur rose d’une ouverture qui pourrait être percée dans un mur, manifestant ainsi le nouveau statut acquis récemment par la peinture dorénavant pensée comme « fenêtre ouverte » dans le Livre I du De Pictura d’Alberti. [1]« Je trace d’abord sur la surface à peindre un quadrilatère de la grandeur que je veux, et qui est pour moi une fenêtre ouverte par laquelle on puisse regarder l’histoire (historia) » (Leone Battista Alberti, De Pictura [1435], I, trad. fr. J.-L. Scheffer, Paris, Macula, 1992, p. 115) « Cette ‘fenêtre ouverte’ est exemplaire, notamment en raison des contresens … Poursuivre

Dans cette Annonciation peinte autour de 1470, plusieurs éléments laissent entrevoir un artiste désormais sensible à ses contemporains florentins. . Cette Vierge a des liens étroits avec plusieurs figures similaires de Botticelli ou de Verrocchio ; la porte représentée derrière elle, encadrée de pietra serena grise, est albertienne. En revanche, certains éléments conservent la légèreté de la peinture siennoise, comme les colonnes roses d’une impossible finesse qui rappelle Sassetta, comme en témoigne le pavement nettement incliné, l’ange comme en suspension, et le lutrin sur le point de glisser.
Notes
1↑ | « Je trace d’abord sur la surface à peindre un quadrilatère de la grandeur que je veux, et qui est pour moi une fenêtre ouverte par laquelle on puisse regarder l’histoire (historia) » (Leone Battista Alberti, De Pictura [1435], I, trad. fr. J.-L. Scheffer, Paris, Macula, 1992, p. 115) « Cette ‘fenêtre ouverte’ est exemplaire, notamment en raison des contresens qu’elle n’a cessé de susciter. Chez Alberti, elle encadre une représentation narrative ; elle n’ouvre pas sur la nature mais sur l’histoire : dans la version italienne de son traité, Alberti emploie le mot storia qui, comme historia, correspond au muthos d’Aristote ». Jacqueline Liechtenstein, « La fenêtre d’Alberti », Le Seuil, Dictionnaire Le Robert, 2019. |
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