Giovanni Antonio Bazzi, dit ‘Il Sodoma’ (Vercelli, 1477 – Sienne, 1549)
Partenza dalla casa paterna (Départ de la maison paternelle), 1505-1508.
Fresque
Inscription (sous la fresque) :
- « Come Benedetto lascia la casa paterna e recasi a studio in Roma » [1]
Provenance : In situ
Chiusure ‘Asciano), Abbazia di Monte Oliveto Maggiore, Cloître principal.
Ici commence la narration qui va se prolonger durant trente-six épisodes … On sait peu de choses de la jeunesse de Benoît, excepté le fait, probable, qu’il soit l’héritier d’une famille de la noblesse de Nursie (Norcia). C’est donc tout naturellement que cette ville apparaît dans le lointain du paysage où se déroule la scène. Benoît quitte la demeure paternelle. Chevauchant un splendide destrier blanc semblant tout droit sorti d’un dessin de Léonard, il vient de franchir l’enceinte de la ville par la porte que l’on voit encore sur la gauche de l’œuvre, comme si l’image de la ville de Norcia, que l’on voit donc à la fois dans le lointain et à proximité, se dédoublait, ou se renversait en miroir. Benoît, précédé d’un palefrenier vêtu d’un habit rouge vif, et suivi par sa nourrice Cirilla, qui doit accompagner le jeune homme à la demande insistante de sa mère, se retourne pour adresser un dernier regard à celle-ci, tandis qu’aux pieds de cette dernière, une petite fille (Scholastique, la sœur de Benoît ?) se défie d’un chien qui vient d’attraper par la gueule le bas de sa robe.
À l’instar de l’ensemble des autres fresques, et selon une pratique qu’il renouvellera dans la plupart de ses œuvres, Sodoma sème quantité de détails anecdotiques sortis de son imagination, avec lesquels il joue pour ajouter à la grande histoire des saynètes qui, tout en appartenant à la petite histoire, une part de d’humanité et de vie faites de drames et de tout petits riens qui l’inscrivent aussi dans le réel. Si l’on y prête bien attention, on trouvera sur la place de Norcia l’image d’un justicié que personne n’a encore jugé bon de descendre de la potence, et un groupe femme qui accourt vers lui avec des gestes désespérés.
On remarquera aussi, sur la droite de la fresque, comment, dans la rapidité avec laquelle il excécute son travail, Sodoma a peint deux ânes dont l’un n’est pourvu que de ses deux pattes postérieures.
[1] « Comment Benoît quitte la maison paternelle et se rend à Rome pour y étudier. » L’épisode est mentionné dans le Livre II des Dialogues de Saint Grégoire (chap. 1) :
« 1. Il y eut un homme de sainte vie, plein de grâce, qui avait nom Benoît. Dès le temps de sa jeunesse, il portait en lui un cœur digne de celui d’un vieillard : dépassant son âge par ses mœurs, il ne livra son âme à aucun désordre ni à aucune volupté, mais alors qu’il vivait encore sur cette terre et qu’il avait la possibilité d’en user librement pour un temps, il méprisa d’emblée le monde fleuri comme s’il était déjà sec et aride. Issu d’une bonne famille libre de la province de Nursie, on l’envoya à Rome pour y étudier […]». D’après http://www.abbayes.fr/lectio/Vie_Benoit/Introduction.htmn, consulté le 5 février 2020 et Volgarizzamento del Dialogo di San Gregorio, reproduit dans Enzo Carli, Le storie di San Benedetto a Monte Oliveto Maggiore, Cinisello Balsamo (Milano), 1980, pp. 161-180.
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