Giovanni Antonio Bazzi, dit ‘Il Sodoma’ (Vercelli, 1477 – Sienne, 1549)
Benedetto converte in serpe un fiasco di vino (Benoit change une fiasque de vin en serpent), 1505-1508.
Fresque
Inscription (sous la fresque) :
- “COME BENEDETTO CONVERTE IN SERPE UN FIASCO DI VINO NASCOSTOGL” [’1]
Provenance : In situ
Chiusdino (Asciano), Abbazia di Monte Oliveto Maggiore, Cloître principal.
L’épisode est présent de manière anticipée par rapport au texte de Grégoire le Grand où l’on ne la trouve qu’après la scène XVIII (Profezia della distruzione di Montecassino).
Que dit l’histoire ? Un jeune domestique du nom d’Esilarato, qui plus tard deviendra convers, est envoyé par son patron porter à Benoît deux bouteilles de vin qu’il souhaite lui offrir. Chemin faisant, il cache l’une d’elle afin de pouvoir la conserver pour lui. Mais Benoît s’est aperçu du malhonnête stratagème !
À son retour (le détail se trouve dans la partie située à droite de la porte qui conduit au second cloître), alors qu’il est en train de récupérer la bouteille préalablement dissimulée, le jeune homme, en la manipulant, voit un serpent s’en échapper. Tel est pris …
Si l’on avait pris le temps de mieux observer la partie gauche de la scène, il aurait été loisible de repérer l’index accusateur que pointait Benoît vers le jeune homme, et le sourire moqueur de Mauro aperçu derrière lui : à défaut de traduire explicitement les paroles prononcées par le saint, ces indices qui ne pouvaient lui échapper avaient bel et bien mis la puce à l’oreille du chapardeur.
[1] “Comment Benoît change en serpent une fiasque de vin qu’on lui avait cachée.” L’épisode figure dans le Livre II des Dialogues, chapitre 21 :
“A une certaine époque, notre brave Exhilaratus (en d’autres termes, “Réjoui”) […] avait été envoyé par son maître afin d’apporter du vin à Benoît pour le monastère : il y en avait, pleins, deux de ces petits récipients en bois qu’on appelle plus communément fiasques. Il en apporta un, mais il cacha le second en cours de route. Quant à l’homme de Dieu à qui l’on ne pouvait dissimuler les faits commis en son absence, il reçut le premier avec action de grâce et il lança cet avertissement au garçon qui s’éloignait : ‘Regarde bien, fils, ne bois pas tout de suite de ce flacon que tu as caché, mais penche-le avec prudence, et tu trouves ce qu’il y a dedans.’ Couvert de confusion, il sortit de chez l’homme de Dieu et, revenu à cet endroit, voulant vérifier ce qu’il avait entendu, comme il penchait la fiasque, il en sortit aussitôt un serpent. Alors ce jeune Exhilaratus, impressionné par ce qu’il découvrit dans le vin, fut effrayé du mal qu’il avait commis.”
D’après http://www.abbayes.fr/lectio/Vie_Benoit/Introduction.htmn, consulté le 7 février 2020, et CAVALCA, Domenico, Volgarizzamento del Dialogo di San Gregorio, reproduit dans CARLO, Enzo, Le storie di San Benedetto a Monte Oliveto Maggiore. Cinisello Balsamo (Milano), 1980, pp. 161-180.
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