Le thème de la Vierge de Miséricorde (it. : Madonna della Misericordia), également appelée Vierge du Manteau (Madonna del Manto), commun à Sienne comme dans d’autres villes de l’Italie centrale, dérive d’une apparition de la Madone survenue au IXe s. dans un couvent cistercien (un moine en aurait été le témoin).

A l’origine, les peintres ne représentaient que des membres d’Ordres religieux regroupés sous le manteau protecteur de la Vierge, généralement les moines d’un côté et les nonnes de l’autre. Au début du XIIe s., les membres des confraternités religieuses furent à leur tour admis sous le manteau, et quelques décennies plus tard, le privilège fut étendu à toutes les catégories de la population, les hommes et les femmes demeurant cependant nettement séparés d’un côté et de l’autre de la Vierge. [1]

Iconographie
La Vierge est représentée
- debout et statique
- plus grande, la plupart du temps, que les autres personnages
- accueillant les fidèles sous sa protection en écartant son manteau de ses deux bras ; elle peut être aidée par des anges dans cette opération ; il arrive que, grâce à l’aide des anges, son manteau prenne des proportions importantes pour accueillir la foule qui se presse à ses pieds
- se détachant sur un fond abstrait, uniformément coloré lorsqu’il n’est pas doré
Le format de la représentation est proprement envahi par la figure immense de la Vierge ; sans aucun souci de réalisme, l’échelle respective de la Vierge et des personnages symbolise une forme de hiérarchie hiérarchie entre eux.
[1] De ce point de vue, on peut dire que la Madonna del Manto, peinte par Domenico di Bartolo (Sienne, Santa Maria della Scala), présente un caractère inhabituel.
Illustrations :
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