Il s’agit du dogme essentiel de la religion chrétienne, même si « la croyance en un Dieu qui meurt et qui ressuscite n’est point exclusivement ni spécifiquement chrétienne » [1]Louis Réau, Iconographie de l’art chrétien, II/2. Paris, Presses Universitaires de France, 1957, p. 538.. Cette « croyance universelle » est probablement « inspirée par l’alternance des saisons, [et] la renaissance de la végétation après la mort apparente de l’hiver ».
Sources écrites de la résurrection
L’événement n’est décrit nulle part dans le Nouveau Testament. Si l’on y apprend qu’au troisième jour suivant sa mort sur la croix, Jésus est ressuscité et à quitté son tombeau, c’est parce qu’un ange en informe les saintes femmes venues « regarder le sépulcre », selon Matthieu [2]Évangile selon Matthieu (Mt 28, 1)., qui précise que c’est l’ange rencontré qui les avertit, ainsi que les gardes tremblant de crainte et « comme morts », en leur disant : « Il n’est pas ici, car il est ressuscité, comme il l’avait dit. Venez voir l’endroit où il reposait » [3]Évangile selon Matthieu (Mt 28, 6)..
Iconographie de la Résurrection
Aucun spectateur n’ayant assisté à l’événement, celui-ci ne peut qu’être rapporté indirectement. Fort heureusement, la peinture vient une fois encore compenser l’absence d’un texte narratif pour nous donner à voir le mystère.
La représentation de l’événement est sans doute inspirée de la Résurrection des morts sortant de la tombe à l’appel des trompettes du Jugement dernier, dont la Résurrection du Christ serait, en quelque sort, la préfiguration. Dès lors que, à partir du XIe siècle, la Résurrection n’est plus figurée « sous le voile du symbole ou de l’allusion mais comme un fait » [4]Louis Réau, op. cit., p. 544., elle prend différentes formes. Le Christ est représenté en présence des gardes endormis, selon le cas et l’époque :
- dressé dans son tombeau
- un pied posé sur le rebord du sarcophage
- en train d’enjamber le sarcophage
- debout
- devant le sarcophage
- sur le sarcophage
- en lévitation au-dessus du tombeau