Ritratto di Augusto giovane, « velato capite »

Ritratto di Augusto giovane, « velato capite » (Portrait d’Auguste jeune, « velato capite » [« la tête couverte d’un voile »]), v. 10 av. J.-C.

Terre cuite.

Provenance : Orto vescovile, Chiusi.

Chiusi, Museo Archeologico Nazionale.

Parmi les statues de l’époque romaine se distingue ce portrait d’Auguste [1]Caius Octavius, d’abord appelé Octave (Rome, 63 av. J.-C. – Nola, 14 apr. J.-C.) : premier empereur romain (16 janvier 27 av. J.-C. – 19 août 14 apr. J.-C.)., l’une des représentations de l’empereur les plus aptes à traduire la psychologie du personnage qui soient parvenus jusqu’à nous.

L’empereur est représenté un voile rabattu sur le sommet de la tête, en tant que Pontifex Maximus [2]Dans la Rome impériale, le titre de Pontifex Maximus (Grand, ou souverain pontife) est associé à la personne de l’empereur. Cette dignité octroie à ce dernier, en plus de larges pouvoirs civils, militaires, et juridiques, le contrôle de la vie religieuse officielle.. Le modelé de son visage, le menton volontaire, les lèvres minces, les yeux creux et l’expression pensive, presque triste, pleine de tension et de concentration. sont des caractéristiques que l’on retrouve dans tous les portraits de l’empereur dont l’image encore juvénile et reconnaissable entre toutes était largement diffusée dans l’empire à travers les nombreux portraits destinés à faire connaître ses traits. Dans la « Vie du divin Auguste », Suétone [3]Suétone (Caïus Suetonius Tranquillus, vers 70-160 ap. J-C) : érudit romain, il est surtout connu pour les Vies des Douze Césars publiées en 121, dans lesquelles il s’attache à décrire la personnalité de chacun de ses douze modèles dont il dresse un portrait à la fois physique et moral, dont se souviennent les écoliers confrontés à l’épreuve de la version latine, décrit un visage qui fut d’une « beauté éclatante » à travers toutes les étapes de sa vie et dont le détail des traits et la « douceur de son visage » sont visibles à l’identique dans ce beau portrait en terre cuite : « Sa beauté traversa les divers degrés de l’âge en se conservant dans tout son éclat, quoiqu’il négligeât les ressources de l’art. Il s’inquiétait si peu du soin de sa chevelure, qu’il occupait à la hâte plusieurs coiffeurs à la fois, et que, tantôt il se faisait couper la barbe, tantôt il la faisait raser, sans qu’il cessât, pendant ce temps, de lire ou d’écrire. Soit qu’il parlât, soit qu’il se tût, il avait le visage tranquille et serein. Un des principaux personnages de la Gaule avoua aux siens qu’il avait conçu le projet d’aborder ce prince au passage des Alpes, comme pour s’entretenir avec lui, et de le jeter dans un précipice, mais que la douceur de son visage l’avait détourné de sa résolution. Auguste avait les yeux vifs et brillants ; il voulait même que l’on crût qu’ils tenaient de la puissance divine. Quand il regardait fixement, c’était le flatter que de baisser les yeux comme devant le soleil. Son œil gauche s’affaiblit dans sa vieillesse. Ses dents étaient écartées, petites et inégales, ses cheveux légèrement bouclés et un peu blonds, ses sourcils joints, ses oreilles de moyenne grandeur, son nez aquilin et pointu, son teint entre le brun et le blanc. Il avait la taille courte (quoique l’affranchi Julius Marathus, dans ses mémoires, lui donne cinq pieds et trois quarts) ; mais ses membres étaient si bien faits, si bien proportionnés, qu’on ne pouvait s’apercevoir de sa petite taille qu’auprès d’une personne plus grande » [4]« Forma fuit eximia et per omnes aetatis gradus uenustissima, quamquam et omnis lenocinii neglegens; in capite comendo tam incuriosus, ut raptim compluribus simul tonsoribus operam daret ac modo tonderet modo raderet barbam eoque ipso tempore aut legeret aliquid aut etiam scriberet. Vultu erat uel in sermone uel tacitus adeo tranquillo serenoque, ut quidam e primoribus Galliarum … Poursuivre.

Notes

Notes
1 Caius Octavius, d’abord appelé Octave (Rome, 63 av. J.-C. – Nola, 14 apr. J.-C.) : premier empereur romain (16 janvier 27 av. J.-C. – 19 août 14 apr. J.-C.).
2 Dans la Rome impériale, le titre de Pontifex Maximus (Grand, ou souverain pontife) est associé à la personne de l’empereur. Cette dignité octroie à ce dernier, en plus de larges pouvoirs civils, militaires, et juridiques, le contrôle de la vie religieuse officielle.
3 Suétone (Caïus Suetonius Tranquillus, vers 70-160 ap. J-C) : érudit romain, il est surtout connu pour les Vies des Douze Césars publiées en 121, dans lesquelles il s’attache à décrire la personnalité de chacun de ses douze modèles dont il dresse un portrait à la fois physique et moral
4 « Forma fuit eximia et per omnes aetatis gradus uenustissima, quamquam et omnis lenocinii neglegens; in capite comendo tam incuriosus, ut raptim compluribus simul tonsoribus operam daret ac modo tonderet modo raderet barbam eoque ipso tempore aut legeret aliquid aut etiam scriberet. Vultu erat uel in sermone uel tacitus adeo tranquillo serenoque, ut quidam e primoribus Galliarum confessus sit inter suos, eo se inhibitum ac remollitum quo minus, ut destinarat, in transitu Alpium per simulationem conloquii propius admissus in praecipitium propelleret. Oculos habuit claros ac nitidos, quibus etiam existimari uolebat inesse quiddam diuini uigoris, gaudebatque, si qui sibi acrius contuenti quasi ad fulgorem solis uultum summitteret; sed in senecta sinistro minus uidit; dentes raros et exiguos et scabros; capillum leuiter inflexum et subflauum; supercilia coniuncta; mediocres aures; nasum et a summo eminentiorem et ab imo deductiorem; colorem inter aquilum candidumque; staturam breuem (quam tamen Iulius Marathus libertus et a memoria eius quinque pedum et dodrantis fuisse tradit), sed quae commoditate et aequitate membrorum occuleretur, ut non nisi ex comparatione astantis alicuius procerioris intellegi posset ». Suétone, De vita duodecim Caesarum (Vies des Douze Césars), 79, 2 (Divus Augustus).