
Lippo Vanni (Sienne, actif entre 1340 et 1375)
Santa Caterina d’Alessandria (Sainte Catherine d’Alexandrie), v. 1360-1370.
Fresque.
Inscriptions :
- (dans un cartouche, sous la figure de Catherine) : « S[AN]C[T]A KATHERINA VIRGO »
Provenance : In situ.
Santa Colomba (Monteriggioni), Eremo di San Leonardo al Lago.
« Juste sur l’intrados de l’arc de triomphe de l’église de l’ermitage de San Leonardo […], le siennois Lippo Vanni peint, entre 1360 et 1370, les images en pied des saintes Catherine et Monique : la première, incarnation de la sponsa Christi ; la seconde, veuve chaste et mère exemplaire. Les deux fresques se caractérisent, entre autres, par la particularité des attributs iconographiques des deux championnes de la vertu : la vierge alexandrine tient un livre et ce qui ressemble aujourd’hui à une lame tranchante (peut-être à l’origine une palme) ; la mater Augustini, quant à elle, porte l’austère tunica manicata nigra (tunique noire à manches courtes) et tient le circulum praecatorium. » [1]Roberto Tollo, Santa Caterina d’Alessandria. Icona della Teosofia, Tolentino, Biblioteca Egidiana, 2015.
De toutes les figures peintes dans l’église, celle de Catherine est la plus lorenzettienne : vue dans une position strictement frontale, elle manifeste cependant sa propre vitalité intérieure grâce à son regard pointé obliquement vers sa gauche.
Voici ce qu’écrit Enzo Carli à propos de la figure agenouillée d’un dévot que l’on voit aux pieds de celle de Catherine d’Alexandrie : « [Il s’agit] d’un laïc couvert d’un beau manteau sombre et coiffé d’un béret : figure intensément caractérisée dans son profil fin et sensible, et sa barbe courte (barbetta) en pointe, dans laquelle, faute de mieux, l’on est fortement tentés de suspecter un autoportrait du peintre. Dans ce cas, nous serions devant l’unique autoportrait d’un peintre du Trecento siennois, précédant celui qu’a inséré Taddeo di Bartolo, sous l’apparence de l’apôtre Thaddée, dans le monumental triptyque de l’Assomption de la Vierge de 1401, dans la Cathédrale de Montepulciano. Et puisque nous parlons de ces deux rares portraits, il n’est pas inutile d’observer, sans pourtant trouver une justification plausible, leur différence de positionnement dans l’espace. Les deux personnages sont représentés à genoux dans une sorte d’espace rectangulaire assez profond, fermé par une plaque de marbre : mais tandis que le donateur présumé est vu de haut, de telle sorte que le pavement de cet espace apparaît en perspective et que le « plafond » demeure caché, l’autoportrait, lui aussi présumé, en vu d’en bas, ou, au mieux, à la même hauteur, comme l’atteste le plafond visible de la pièce dont semble s’extraire la tête du personnage, interrompant ainsi l’inscription concernant la sainte figurée au-dessus. Du point de vue de la perspective, la première solution apparaît comme la plus ‘correcte’. Mais la seconde est autrement plus vivante et plus efficace, grâce, également, au léger mouvement du personnage qui se retourne vers l’avant, alors que le donateur supposé est représenté purement de profil ». [2]Enzo Carli,
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