Circoncision

La circoncision est un rite bien antérieur à l’époque de Jésus. Dans le Proche-Orient ancien, plusieurs peuples la pratiquaient, parmi lesquels les Egyptiens mais non les Assyriens ni les Babyloniens. Chez les Hébreux, qui empruntèrent [cette coutume] au Égyptiens [1]Louis Réau, Iconographie de l’art chrétien. Paris, Presses Universitaires de France, 1957, II-2, p. 254. », elle consistait primitivement en « un rite de puberté, une initiation des adolescents au mariage [2]Louis Réau, Iconographie de l’art chrétien. op. cit., p. 254. », au même titre que les rites l’d’initiation encore pratiquée en Afrique (Ismaël a treize ans lorsqu’il est circoncis par Abraham).

La date anniversaire du début du temps chrétien, qui s’inscrit au cœur du plus important des rituels du judaïsme, et « qui fait structurellement pivot entre l’ère ancienne et la nouvelle, c’est la circoncision de Jésus et non sa mise au monde par Marie. […] La théologie des origines a bien senti que Dieu ne pouvait s’incarner dans le reniement. Jésus, né juif et légitimé, pour les chrétiens, par les textes prophétiques juifs, ne pouvait être soustrait, au huitième jour, au rituel le plus sacré des juifs — celui qui incarne, au prix d’une perte, l’alliance avec Dieu [3]Francis Martens, « Où est passée la fête du Saint-Prépuce ? », Le Monde, 30 décembre 2005 (Francis Martens, anthropologue de formation, enseigne en troisième cycle de psychanalyse à l’Université catholique de Louvain (Belgique). ».

I. Sources textuelles de l’épisode de la Circoncision

Voir lien ci-dessus.

II. Iconographie de l’épisode

Contrairement à la réalité des pratiques juives [4]Chez les Hébreux, le rite de la circoncision avait lieu dans la maison paternelle., la scène se passe toujours dans le Temple, « parfois même sur l’autel [5]Louis Réau, op. cit., p. 258. ». Muni d’un objet tranchant [6]Selon la tradition, une pierre de silex affûtée., le prêtre effectue la délicate opération sur le corps de l’Enfant-Jésus.

Dans les premières représentations, le nombre de participants à la scène est réduit et se limite à Jésus, au prêtre et à la Vierge. La présence de la Vierge Marie est ici totalement anachronique, l’accouchée ne pouvant pénétrer dans le Temple avant la purification prévue quarante jours après la naissance de son enfant. Celui-ci endure la souffrance avec une patience qui pourrait surprendre s’il n’était pas question de souligner la soumission du Christ au rite mosaïque en même temps que la première des effusions de sang du Dieu incarné, préfiguration d’autres effusions à venir [7]À ce propos, le pointilleux évêque Jacques de Voragine écrit : « On sait […] que le Christ a versé cinq fois son sang pour nous : 1o dans la Circoncision, et ce fut le commencement de notre rédemption ; 2o dans la prière, en témoignage de son désir de notre rédemption ; 3o dans la Flagellation, et ce fut le mérite de notre rédemption ; 4o dans la Crucifixion, et ce fut le … Poursuivre.

Avec le temps, apparaissent, en même temps qu’un souci accru de réalisme, d’autres personnages témoins de la scène, parmi lesquels Joseph.

La scène est rarement représentée dans l’art siennois mais on peut en voir une illustration dans la chaire de Nicola Pisano, à la croisée du transept de la Cathédrale de Sienne.

Notes

Notes
1 Louis Réau, Iconographie de l’art chrétien. Paris, Presses Universitaires de France, 1957, II-2, p. 254.
2 Louis Réau, Iconographie de l’art chrétien. op. cit., p. 254.
3 Francis Martens, « Où est passée la fête du Saint-Prépuce ? », Le Monde, 30 décembre 2005 (Francis Martens, anthropologue de formation, enseigne en troisième cycle de psychanalyse à l’Université catholique de Louvain (Belgique).
4 Chez les Hébreux, le rite de la circoncision avait lieu dans la maison paternelle.
5 Louis Réau, op. cit., p. 258.
6 Selon la tradition, une pierre de silex affûtée.
7 À ce propos, le pointilleux évêque Jacques de Voragine écrit : « On sait […] que le Christ a versé cinq fois son sang pour nous : 1o dans la Circoncision, et ce fut le commencement de notre rédemption ; 2o dans la prière, en témoignage de son désir de notre rédemption ; 3o dans la Flagellation, et ce fut le mérite de notre rédemption ; 4o dans la Crucifixion, et ce fut le prix de notre rédemption ; 5o dans l’ouverture de son flanc sous le coup de lance, et ce fut le sacre de notre rédemption » (Jacques de Voragine, La Légende dorée, chap. XIII, « La Circoncision de Notre-Seigneur Jésus-Christ (1er janvier) »).

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