Tino di Camaiano, « Monumento del cardinale Riccardo Petroni »

Tino di Camaiano (Sienne, vers 1280 – Naples, vers 1337)

Monumento del cardinale Riccardo Petroni (Monument funèbre du cardinal Riccardo Petroni), v. 1317-1318.

Marbre.

Inscriptions :

  • (placées à côté de la tombe) : « Monumentum hoc / Cardinalis petroni / illustris litherarum cultoris / Quod Tinus filius Camaini sculpsit / tertio iam proinde amotum / ob bellica vices / annorum MCMXL–MCMXLIV / dein ab architecto E. Bellini / in pristinum redditum splendorem / Humbertus comes Del Vescovo Sterbini / Metropolitanae Operae Rector / restituendum curavit / Kalendis Iuliis a.d. MCMLI. » [1]L’inscription placée à côté de la tombe commémore le « retour à la splendeur », en juillet 1960, du monument créé par « Tino, fils de Camaino » au début du XIVe s. quinze ans après le démontage qui, au cours des années 1940-1944, avait permis de le mettre à l’abri des vicissitudes de la seconde guerre mondiale, en présence du recteur de la Cathédrale … Poursuivre

Provenance : In situ.

Sienne, Cathédrale de Santa Maria Assunta.

Sous les voûtes du transept de la cathédrale de Sienne, remis en place et reconstitué, comme on le désirait, dans sa majesté première, depuis le 1er juillet 1951, se trouve le beau tombeau du cardinal Richard Petroni [2]Riccardo Petroni (Sienne, v. 1250 – Gènes, 1314) : fils d’une riche famille noble, juriste, ecclésiastique, membre de l’Ordre des Chartreux, créé cardinal par Boniface VIII en 1298 avant de devenir Vice-Chancelier de l’Église Romaine.. Le tombeau commandé au célèbre sculpteur Tino di Camaino fut sans doute terminé vers 1318 d’après les documents conservés à l’Opera del Duomo [3]Gaetano Milanesi, Documenti per la storia dell’arte senese. Sienne, 1854, vol. I, n. 31/32, pp. 181–183..

Les chroniques siennoises contemporaines rapportent l’événement de la translation du corps de ce fils illustre de la République, de son entrée solennelle à Sienne, le dimanche 31 mars 1314, et de son enterrement en la cathédrale [4]Le cardinal fut enterré « au pied de l’autel de Ste. Marie » (Frammento di una cronachetta senese di anonimo del sec. XIV (Siena, 1893), p. 7 (passage cité par Lusini, Il Duomo di Siena. Sienne, 1909, p. 115.) « au pied de l’autel de Ste. Catherine » (Cronaca senese di autore anonimo, 1202–1362 (éd. Alessandro Lisini e Fabio Iacometti. Bologne, … Poursuivre. « II faudrait pouvoir relire ce récit, rédigé dans la plus pure langue toscane, dans cette ville de Sienne, si fière de son passé et toute résonnante des cadences du plus beau parler d’Italie. » [5]Jeanne Bignami Odier, Le testament du Cardinal Richard Petroni (25 janvier 1314), dans Papers of the British School at Rome, v. 24 (1956)..

La tombe du cardinal a été reconstituée après la seconde guerre mondiale dans sa forme originale, et placée au-dessus du dernier autel du bras gauche du transept de la cathédrale. Dès 1350, on forma le projet de déplacer la sépulture du cardinal [6]Vittorio Lusini, op. cit., I, po. 181–182.. En 1404, on démonta les autels du choeur, sans toucher cependant à l’autel de Sainte Catherine, placé sous le monument du cardinal [7]V. Lusini, op. cit., I, p. 259.. En 1486 la construction de la chapelle de San Giovanni provoqua le déplacement provisoire du tombeau. Au 17e siècle, enfin, il fut placé très en hauteur. C’est là que le vit le bénédictin Bernard de Montfaucon. Les historiens de l’art [8]Wilhelm Reinhold Valentiner, Tino di Camaino. A Sienese sculptor of the fourteenth century. Paris, The Pegasus Press, 1935, p. 47. durent grimper très haut pour étudier de près les statues et les scènes inspirées du plus pur art siennois de la plus belle époque.

Il s’agit d’un bel exemple de tombeau italien « à étages » (caryatides, sarcophage, gisant sur un lit de parade, entouré d’anges soulevant des courtines, et tout en haut, des figures en ronde bosse abritées sous un dais)

Notes

Notes
1 L’inscription placée à côté de la tombe commémore le « retour à la splendeur », en juillet 1960, du monument créé par « Tino, fils de Camaino » au début du XIVe s. quinze ans après le démontage qui, au cours des années 1940-1944, avait permis de le mettre à l’abri des vicissitudes de la seconde guerre mondiale, en présence du recteur de la Cathédrale Umberto Del Vescovo Sterbini.
2 Riccardo Petroni (Sienne, v. 1250 – Gènes, 1314) : fils d’une riche famille noble, juriste, ecclésiastique, membre de l’Ordre des Chartreux, créé cardinal par Boniface VIII en 1298 avant de devenir Vice-Chancelier de l’Église Romaine.
3 Gaetano Milanesi, Documenti per la storia dell’arte senese. Sienne, 1854, vol. I, n. 31/32, pp. 181–183.
4 Le cardinal fut enterré « au pied de l’autel de Ste. Marie » (Frammento di una cronachetta senese di anonimo del sec. XIV (Siena, 1893), p. 7 (passage cité par Lusini, Il Duomo di Siena. Sienne, 1909, p. 115.) « au pied de l’autel de Ste. Catherine » (Cronaca senese di autore anonimo, 1202–1362 (éd. Alessandro Lisini e Fabio Iacometti. Bologne, s.d.), p. 100.
5 Jeanne Bignami Odier, Le testament du Cardinal Richard Petroni (25 janvier 1314), dans Papers of the British School at Rome, v. 24 (1956).
6 Vittorio Lusini, op. cit., I, po. 181–182.
7 V. Lusini, op. cit., I, p. 259.
8 Wilhelm Reinhold Valentiner, Tino di Camaino. A Sienese sculptor of the fourteenth century. Paris, The Pegasus Press, 1935, p. 47.

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