Lorenzo Brazzi, detto ‘Il Rustico’ (Sienne, 1521 – 1572) : peintre. Connu sous le nom de “il Rustico”, il est presque certainement responsable de la transformation du nom de famille, pour ses descendants, en Rustici (alors que les descendants de son frère Calisto continuent à s’appeler Brazzi).
Ce fut l’un des meilleurs artistes de l’époque troublée qui marqua pour Sienne la guerre contre l’empire et Florence, la chute de la république et l’entrée dans la sphère des Médicis. Giulio Mancini, qui l’a connu personnellement, le décrit comme ayant une apparence grotesque, comme ‘un Ésope ou, pour mieux dire, un satyre apprivoisé’, et d’humeur cinglante [1]Les notations sur l’apparence et le caractère du Rustico sont rapportées par Mancini également dans le Breve ragguaglio delle cose di Siena (Bref rapport des choses de Sienne) où l’érudit enrichit le commentaire de deux anecdotes exemplaires de son irrédentisme envers le pouvoir Médicis. La première concerne un blason du Grand-Duc réalisé par Brazzi, après la chute de Sienne … Poursuivre.
Les documents rendent également compte du caractère colérique de Brazzi, dont plusieurs traitent de litiges survenus avec ses clients, mais témoignent avant tout du prestige dont jouissait l’artiste [2]Gaetano Milanesi (Documenti per la storia dell’arte senese, III, Sienne, 1856, pp. 196-197, n. 118, 209, n. 132).. En 1554, selon une nouvelle rapportée par les Milanesi sans indiquer leur source, il reçut le contrat artistique le plus important de Sienne à l’époque du siège (1552-1555) : la décoration à fresques et stucs de la voûte centrale de la loggia della Mercanzia, suivie en 1564 par la commande, avec la même technique, de la troisième et dernière voûte de la loggia [3]Gaetano Milanesi, Commento, op. cit., p. 411.. Ainsi, le peintre fut donc un héritier de la charge de Sodoma et de Beccafumi, morts respectivement en 1549 et 1551, qui avaient eux-mêmes détenu le monopole des grandes entreprises décoratives locales.
Œuvres visibles à Sienne et dans le pays siennois
Notes
1↑ | Les notations sur l’apparence et le caractère du Rustico sont rapportées par Mancini également dans le Breve ragguaglio delle cose di Siena (Bref rapport des choses de Sienne) où l’érudit enrichit le commentaire de deux anecdotes exemplaires de son irrédentisme envers le pouvoir Médicis. La première concerne un blason du Grand-Duc réalisé par Brazzi, après la chute de Sienne (1555), avec des boules mobiles ‘afin que si les choses venaient à changer, elles puissent être immédiatement jetées à terre’ (perché se venisse novità, si possin subito mettere in terra), la seconde concernant des travaux fait par le Rustico pour le mariage de François I de ‘Medici avec Jeanne d’Autriche (1565) pour qui ‘en peignant le mariage dr la reine Catherine en France, il a fait une main papale de la plus belle manière avec son gant qui a fait de nombreux vases sacrés d’un coffre (dipingendo il maritaggio della reina Caterina in Francia, fece nel più bello una mano pontificia con suo guanto che cavava d’una cassa molti vasi sacri), épisode qui, après ‘l’admonition paternelle’ de Baldassarre Lanci, fut “cassé” par Rustico lui-même. Voir le texte de Mancini publié par B. Bozzi, Giulio Mancini et le Breve ragguaglio delle cose di Siena, dans Bullettino senese di storia patria, 114 (2007), p. 317. La partie en question avait déjà été transcrite par G. Milanesi, Comment, dans Giorgio Vasari, Le vite de’ più eccellenti pittori, scultori e architetti, Florence, 1906, vol. VI, pp. 410-411. » Note de l’auteur. |
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2↑ | Gaetano Milanesi (Documenti per la storia dell’arte senese, III, Sienne, 1856, pp. 196-197, n. 118, 209, n. 132). |
3↑ | Gaetano Milanesi, Commento, op. cit., p. 411. |