Enguerrand Quarton

Enguerrand Quarton (« Diocèse de Laon » [1]Dans le « prix-fait » de 1452, découvert en 1889, Enguerrand précise lui-même le lieu de sa naissance non pas à Laon même, mais dans le diocèse de cette ville du nord de la France., 1412 ou 1415 – Avignon, v. 1466 [?]) : peintre, verrier et enlumineur français.

Les renseignements biographiques le concernant sont peu nombreux. Venu du Nord comme les deux peintres [2]Les deux autres grands maîtres de Provence liés à l’entourage du Roi René sont Barthélemy d’Eyck, qui a reçu la commande des miniatures du Cœur d’Amour Epris, et Nicolas Froment, celle de la Vierge au Buisson Ardent. du Roi René [3]René d’Anjou, dit le « Bon Roi René » (Anger, 1409 – Aix-en-Provence, 1480) : duc d’Anjou, comte de Provence, roi de Naples. Amoureux des arts, le roi René est l’un des mécènes les plus importants, les plus curieux et les plus originaux de la fin du Moyen Âge. Poète de talent, il compose un Livre du Cœur d’Amour épris dans la tradition de l’amour courtois, mais … Poursuivre, il semble s’être fixé en Avignon en 1447. Il possède la manière et la technique franco-flamande, qui indiquent ses origines et sa formation. Dès son apparition dans les documents provençaux, il est désigné comme maître. Seules trois de ses œuvres peuvent être datées. En revanche, « son art diffuse sur ses contemporains. Il fonde et marque l’école avignonnaise. Lui existant, un style est né, mais ce rayonnement ne diminue en rien sa singularité : Quarton surgit d’un bloc dans sa monumentalité, son intériorité, son silence. Il semblerait qu’il n’ait plus quitté Avignon après s’y être fixé ; on l’imagine vivant retiré, grave et méditatif comme cet autre peintre mystique, le Gréco à Tolède. » [4]Jacques SIMONNET, “Enguerrand Quarton et Jean de Montagnac. Réflexion sur la genèse de la Pieta d’Avignon”, Revue d’Histoire et de Philosophie religieuses, Année 1986, 66-3, pp. 261-275.

Aucune de ses œuvres n’étant signée, ses tableaux les plus célèbres ont fait l’objet au XIXe siècle de multiples attributions. On a longtemps vu dans Le Couronnement de la Vierge une œuvre de René d’Anjou lui-même. Prosper Mérimée lors de sa visite à Villeneuve-lès-Avignon, y voyait une peinture d’Albrecht Dürer. Il faut attendre 1889 pour que le chanoine Requin, à la suite de recherches dans les archives des notaires d’Avignon, retrouve la trace de quatre prix-faits ou contrats entre des commanditaires et un peintre dont il transcrit le nom sous la forme erronée de « Charonton ». L’un de ces documents, très précis dans la description du retable à réaliser, permet au chanoine de l’associer au Couronnement de la vierge. En 1904, c’est La Vierge de miséricorde du musée Condé qui est identifiée dans un autre prix-fait, alors même qu’une grande exposition se déroule à Paris sur le thème des primitifs français. Enguerrand Quarton devient alors l’un des peintres français les plus célèbres, et ses tableaux parmi les plus commentés par les historiens de l’art. [5]Dominique THIÉBAULT (dir.), Primitifs français. Découvertes et redécouvertes (cat. d’exp. musée du Louvre du 27 février au 17 mai 2004), Paris, Réunion des Musées Nationaux, 2004, pp. 110-122.

Les historiens de l’art s’accordent de nos jours pour attribuer à Enguerrand Quarton trois autres panneaux provenant également de trois retables :

  • La Vierge de miséricorde de la famille Cadard (1452), Chantilly, musée Condé.
  • La Vierge et l’Enfant entre deux saints et deux donateurs, appelé aussi Retable Requin, vers 1450-1455, Avignon, musée du Petit Palais.
  • La Pietà de Villeneuve-lès-Avignon (1455), détrempe sur bois, 162 x 217 cm, Paris, musée du Louvre.

Notes

Notes
1 Dans le « prix-fait » de 1452, découvert en 1889, Enguerrand précise lui-même le lieu de sa naissance non pas à Laon même, mais dans le diocèse de cette ville du nord de la France.
2 Les deux autres grands maîtres de Provence liés à l’entourage du Roi René sont Barthélemy d’Eyck, qui a reçu la commande des miniatures du Cœur d’Amour Epris, et Nicolas Froment, celle de la Vierge au Buisson Ardent.
3 René d’Anjou, dit le « Bon Roi René » (Anger, 1409 – Aix-en-Provence, 1480) : duc d’Anjou, comte de Provence, roi de Naples. Amoureux des arts, le roi René est l’un des mécènes les plus importants, les plus curieux et les plus originaux de la fin du Moyen Âge. Poète de talent, il compose un Livre du Cœur d’Amour épris dans la tradition de l’amour courtois, mais où la quête de la Dame se déroule en un roman d’aventures riche de portraits vigoureux et d’épisodes pittoresques.
4 Jacques SIMONNET, “Enguerrand Quarton et Jean de Montagnac. Réflexion sur la genèse de la Pieta d’Avignon”, Revue d’Histoire et de Philosophie religieuses, Année 1986, 66-3, pp. 261-275.
5 Dominique THIÉBAULT (dir.), Primitifs français. Découvertes et redécouvertes (cat. d’exp. musée du Louvre du 27 février au 17 mai 2004), Paris, Réunion des Musées Nationaux, 2004, pp. 110-122.