Thaïs est une hétaïre [1]Femme éduquée et de haut niveau social qui offre compagnie et services sexuels, souvent de manière non ponctuelle, et reçoit des dons de quelques « compagnons » ou « amis » qui assurent son entretien, et à qui elle accorde ses faveurs. athénienne ayant vécu au IVe siècle av. J.-C. Elle accompagne l’expédition d’Alexandre le Grand en Asie ; elle est la maîtresse de Ptolémée et donne naissance à trois enfants.
Personnage de l’Eunuque de Térence, elle citée parmi les adulateurs au chant XVIII de l’Enfer (« C’est Thaïs, la putain […] », v. 133) ; « mais Dante tient cet épisode de Cicéron, L’Amitié, XXVI, 98. Ici, les répliques [2]« Taide è, la puttana che rispuose / al drudo suo quando disse “Ho io grazie / grandi apo te ?” : “Anzi maravigliose !” » (« C’est Thaïs, la putain qui répondit / à son amant quand il lui demanda : / “Ai-je des grâces pour toi ?” : “De merveilleuses !” »), vv. 133-135. ne correspondent pas, en effet, à la scène parallèle de l’Eunuque, v. 391-392, où c’est le parasite Gnathon qui répond par la flatterie à une question du soldat Thrason, lequel demandait si la prostituée Thaïs avait apprécie les présents qu’il lui avait envoyés. Chez Cicéron, le dialogue est cité sans références au contexte : « Les flatteries des parasites dans les comédies ne nous paraîtraient pas spirituelles si elles ne s’adressaient à des ‘soldats vantards’ ». « Est-ce que Thaïs me remercie beaucoup ? « Il suffisait de répondre : « Oui, beaucoup. » Il répond : « Énormément. » (« Magnas vero agere gratias Thais mihi ? » Satis erat respondere : « Magnas. » « Ingentes », inquit.) Car le flatteur exagère toujours au gré de celui qui l’écoute. » (L’Amitié, XXVI, 98.). Il est légitime d’en déduire que Dante a considéré que la réponse exagérément adulatoire avait été prononcée par Thaïs (voir Pastore Stocchi, «Taide », p. 509-510). » [3]Dante ALIGHIERI, chant XVIII, note 27, p. 946.
Notes
1↑ | Femme éduquée et de haut niveau social qui offre compagnie et services sexuels, souvent de manière non ponctuelle, et reçoit des dons de quelques « compagnons » ou « amis » qui assurent son entretien, et à qui elle accorde ses faveurs. |
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2↑ | « Taide è, la puttana che rispuose / al drudo suo quando disse “Ho io grazie / grandi apo te ?” : “Anzi maravigliose !” » (« C’est Thaïs, la putain qui répondit / à son amant quand il lui demanda : / “Ai-je des grâces pour toi ?” : “De merveilleuses !” »), vv. 133-135. |
3↑ | Dante ALIGHIERI, chant XVIII, note 27, p. 946. |