Maestro della Maddalena, « Maria Maddalena e otto storie della sua vita »

Maestro della Maddalena’ (Filippo di Jacopo [actif à Florence, vers 1265 – 1290] ? [1]Selon Miklós Boskovits, le peintre Grifo di Tancredi aurait fréquenté son atelier, et l’aurait influencé lors de leur collaboration. (Voir Carl Brandon Strehlke, « Le Maître de la Madeleine », dans La collection Alana (cat. d’exp., Paris, Musée Jacquemart-André, 2019-2020), Paris, Cultures-Espaces, 2019, p. 65.)

Maria Maddalena e otto storie della sua vita, v. 1280-1285.

Tempéra et or sur panneau, 178 x 90 cm.

Inscriptions :

  • (sur le phylactère tenu par la Madeleine) : « NE DESP/ETIS / VOS QUI / PECCARE / SOLETIS / EXEMPLO / Q[UE]M МЕО. / VOS REPA/RATE DE/O » [2]« Ne despetis vos qui peccare soletis exemplo quem meo vos reparate deo » (« Ne vous méprisez pas, vous qui avez l’habitude de pécher ; par mon exemple, faites pénitence devant Dieu »).

Provenance :

Florence, Galleria dell’Accademia.

La figure monumentale et parfaitement hiératique de Marie Madeleine, aux formes étirées en hauteur et dont la nudité est entièrement cachée par l’épais manteau que forme sa chevelure [3]Les longs cheveux dénoués, attribut iconographique constant de la sainte, deviennent ici un élément littéralement envahissant., ce corps semble en lévitation [4]Cette illusion, liée à la difficulté de représenter les pieds du personnage en raccourci, est augmenté par sa position au sein du support du retable.. La main droite tendue de la sainte fait écho aux icônes de saint François, confirmant probablement ainsi leur inspiration d’origine franciscaine. Dans le phylactère qu’elle tient dans sa main gauche, une longue inscription invite le fidèle à l’expiation de ses péchés, suivant en cela son propre exemple.

De chaque côté de la figure principale, quatre scène illustrent les principaux épisodes de la légende de la sainte :

  • Maria Maddalena unge i piedi di Cristo (Marie Madeleine oint les pieds du Christ [lors du repas chez Simon le lépreux])
  • Noli me tangere
  • Maria Maddalena portata in cielo dagli angeli (Marie Madeleine est emportée au ciel par des anges)
  • Ultima comunione di Maria Maddalena (Dernière communion de Marie Madeleine)
  • Resurrezione di Lazzaro (Résurrection de Lazare)
  • Predica della Maddalena (Marie Madeleine prêchant)
  • Maria Maddalena nel deserto sfamata da un angelo (Dans le désert, Marie Madeleine est nourrie par un ange)
  • Esequie della Maddalena (Funérailles de la Sainte)

Dans ces différentes scènes, l’artiste révèle une certaine vivacité narrative, enrichie par des notations synthétiques visant à définir le contexte environnant (parmi lesquels se distingue l’effort de rendre le paysage naturel du Noli me tangere), qui l’éloigne du classicisme d’origine byzantine, et lui donne une place parmi les figures prééminentes du milieu artistique florentin de la seconde moitié du XIIIe siècle.

Notes

Notes
1 Selon Miklós Boskovits, le peintre Grifo di Tancredi aurait fréquenté son atelier, et l’aurait influencé lors de leur collaboration. (Voir Carl Brandon Strehlke, « Le Maître de la Madeleine », dans La collection Alana (cat. d’exp., Paris, Musée Jacquemart-André, 2019-2020), Paris, Cultures-Espaces, 2019, p. 65.
2 « Ne despetis vos qui peccare soletis exemplo quem meo vos reparate deo » (« Ne vous méprisez pas, vous qui avez l’habitude de pécher ; par mon exemple, faites pénitence devant Dieu »).
3 Les longs cheveux dénoués, attribut iconographique constant de la sainte, deviennent ici un élément littéralement envahissant.
4 Cette illusion, liée à la difficulté de représenter les pieds du personnage en raccourci, est augmenté par sa position au sein du support du retable.

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