Marie Madeleine, ou Marie de Magdala, ou encore Marie la Magdaléenne [1]Cette terminologie peut signifier qu’elle est effectivement originaire de Magdala, ville de pêcheurs sur la rive occidentale du lac de Tibériade., disciple de Jésus de Nazareth. Figure importante du christianisme, elle est mentionnée au moins douze fois dans les quatre Évangiles canoniques, plus que la plupart des apôtres. De fait, l’hagiographie précise que Marie Madeleine est bien celle qui a rejoint le groupe des disciples après que Jésus l’a libérée des sept démons.
La tradition occidentale, soutenue par Grégoire le Grand [2]À partir du VIe siècle, Marie de Magdala a été assimilée par le pape Grégoire Ier à Marie de Béthanie, sœur de Marthe et de Lazare que l’on voit apparaître lors du repas chez Simon. Le pape Paul VI est revenu sur cette assimilation en dissociant à nouveau les personnages pour en faire deux saintes distinctes., a longtemps associé, et parfois confondu, trois personnages féminins. Ainsi se sont superposées la pécheresse déversant du parfum sur les pieds de Jésus, rapportée par Luc [3]“Un Pharisien invita Jésus à prendre un repas avec lui. Jésus se rendit chez cet homme et se mit à table. Il y avait dans cette ville une femme de mauvaise réputation. Lorsqu’elle apprit que Jésus était à table chez le Pharisien, elle apporta un flacon d’albâtre plein de parfum et se tint derrière Jésus, à ses pieds. Elle pleurait et se mit à mouiller de ses larmes … Poursuivre, Marie de Béthanie, la sœur de Marthe et de Lazare, évoquée par Jean [4]Il y avait un homme malade, Lazare, de Béthanie, village de Marie et de Marthe, sa soeur. C’était cette Marie qui oignit de parfum le Seigneur et qui lui essuya les pieds avec ses cheveux, et c’était son frère Lazare qui était malade.” (Jn 11, 1-2) ; “Marie, ayant pris une livre d’un parfum de nard très pur, très précieux, en oignit les pieds de … Poursuivre et enfin Marie de Magdala. Pour compliquer encore un peu les choses, cette dernière est évoquée par Luc sous le nom de Madeleine [5]« Ensuite, il arriva que Jésus, passant à travers villes et villages, proclamait et annonçait la Bonne Nouvelle du règne de Dieu. Les Douze l’accompagnaient, ainsi que des femmes qui avaient été guéries de maladies et d’esprits mauvais : Marie, appelée Madeleine, de laquelle étaient sortis sept démons […]». (Lc 8, 1-2).. Aucune autre figure biblique n’a, tout au long de l’histoire du christianisme, suscité autant de discussions ni déclenché autant de polémiques quant à son identité [6]La pécheresse pardonnée (Lc 7, 36-50), Marie de Béthanie (Mc 14, 3-9), sœur de Marthe et de Lazare, et Marie de Magdala (Jn 12, 1-11) sont elles trois figures distinctes ou bien une seule et même personne ? Qui est la femme qui lave les pieds du Christ chez Simon le lépreux, les essuie avec ses longs cheveux et les enduit du parfum le plus rare (Jn 11, 2) ? Pendant deux millénaires, ces … Poursuivre.
Iconographie
Marie Madeleine, ou Madeleine, est représentée
- soit sous l’apparence d’une belle jeune femme la plupart du temps décoiffée (en signe de “mauvaise vie”)
- portant un vase d’onguent
- tenant un crucifix
- soit sous l’aspect d’une vieille femme pénitente dans le désert, hagarde et décharnée, dont la nudité est cachée sous de longs cheveux qui descendent jusques à terre
Episodes de la vie de la sainte :
- Elle oint les pieds du Christ.
- Elle rencontre le Christ après la Résurrection de celui-ci (Noli me tangere)
- Placée par les païens dans un bateau sans gouvernail, en compagnie de Marthe, Lazare, Maximus et d’autres encore, elle vogue jusqu’à Marseille, guidée par des anges. [7]Il existe, au Museo Civico de Fucecchio, dans la province de Pise, une représentation du départ pour cet étrange voyage. Voir : Giovanni di ser Giovanni Guidi, detto lo Scheggia, Madonna in Gloria con i Santi Sebastiano, Lazzaro, Maria Maddalena e Marta.
- Marie Madeleine prêche en France.
- Pendant trente ans, Madeleine vit dans le désert et est emportée au ciel par des anges sept fois par jour, à chaque heure canonique [8]Voir Antonio del Pollaiolo, Assunzione di santa Maria Maddalena.
- Un prêtre, lui aussi retiré dans le désert, et dont le nom n’est pas connu, la voit quotidiennement effectuer miraculeusement ce voyage céleste portée par des anges.
- Guidée par un ange, elle découvre l’emplacement de sa grotte et lui donne son manteau.
- Un ange lui apporte la Communion dans la grotte où elle s’est retirée.
- Les anges emportent son âme dans les cieux.
- Les funérailles de la sainte.
Notes
1↑ | Cette terminologie peut signifier qu’elle est effectivement originaire de Magdala, ville de pêcheurs sur la rive occidentale du lac de Tibériade. |
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2↑ | À partir du VIe siècle, Marie de Magdala a été assimilée par le pape Grégoire Ier à Marie de Béthanie, sœur de Marthe et de Lazare que l’on voit apparaître lors du repas chez Simon. Le pape Paul VI est revenu sur cette assimilation en dissociant à nouveau les personnages pour en faire deux saintes distinctes. |
3↑ | “Un Pharisien invita Jésus à prendre un repas avec lui. Jésus se rendit chez cet homme et se mit à table. Il y avait dans cette ville une femme de mauvaise réputation. Lorsqu’elle apprit que Jésus était à table chez le Pharisien, elle apporta un flacon d’albâtre plein de parfum et se tint derrière Jésus, à ses pieds. Elle pleurait et se mit à mouiller de ses larmes les pieds de Jésus ; puis elle les essuya avec ses cheveux, les embrassa et répandit le parfum sur eux. Quand le Pharisien qui avait invité Jésus vit cela, il se dit en lui-même : « Si cet homme était vraiment un prophète, il saurait qui est cette femme qui le touche et ce qu’elle est une femme de mauvaise réputation. » (Lc 7, 37-39). La suite du texte montrera le caractère erroné de ce jugement. |
4↑ | Il y avait un homme malade, Lazare, de Béthanie, village de Marie et de Marthe, sa soeur. C’était cette Marie qui oignit de parfum le Seigneur et qui lui essuya les pieds avec ses cheveux, et c’était son frère Lazare qui était malade.” (Jn 11, 1-2) ; “Marie, ayant pris une livre d’un parfum de nard très pur, très précieux, en oignit les pieds de Jésus, et les essuya avec ses cheveux. Et la maison fut remplie de l’odeur du parfum.” (Jn 12, 3). |
5↑ | « Ensuite, il arriva que Jésus, passant à travers villes et villages, proclamait et annonçait la Bonne Nouvelle du règne de Dieu. Les Douze l’accompagnaient, ainsi que des femmes qui avaient été guéries de maladies et d’esprits mauvais : Marie, appelée Madeleine, de laquelle étaient sortis sept démons […]». (Lc 8, 1-2). |
6↑ | La pécheresse pardonnée (Lc 7, 36-50), Marie de Béthanie (Mc 14, 3-9), sœur de Marthe et de Lazare, et Marie de Magdala (Jn 12, 1-11) sont elles trois figures distinctes ou bien une seule et même personne ? Qui est la femme qui lave les pieds du Christ chez Simon le lépreux, les essuie avec ses longs cheveux et les enduit du parfum le plus rare (Jn 11, 2) ? Pendant deux millénaires, ces doutes ont fait de Marie Madeleine un personnage composite. Le Vatican s’est récemment efforcé de mettre un terme (définitif ?) aux interrogations. En février 2021, un décret de la Congrégation pour le Culte Divin ordonnait que soit inscrite au Martyrologe romain la mémoire des saints Marthe, Marie de Béthanie et Lazare, tous les trois ensemble, justifiant cette décision par le fait que « l’incertitude de la tradition de l’Église latine quant à l’identité de Marie – la Madeleine à qui le Christ est apparu après sa Résurrection, la sœur de Marthe, la pécheresse dont le Seigneur a pardonné les péchés – a été résolue dans des études et des temps récents comme l’atteste le Martyrologe romain actuel, qui commémore également Marie et Lazare ce même jour ». |
7↑ | Il existe, au Museo Civico de Fucecchio, dans la province de Pise, une représentation du départ pour cet étrange voyage. Voir : Giovanni di ser Giovanni Guidi, detto lo Scheggia, Madonna in Gloria con i Santi Sebastiano, Lazzaro, Maria Maddalena e Marta. |
8↑ | Voir Antonio del Pollaiolo, Assunzione di santa Maria Maddalena |
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