‘Maestro senese bizantino della metà del secolo XIII’, “San Giovanni Battista in trono e storie della sua vita”

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Maestro senese bizantino della metà del secolo XIII (Maître siennois byzantin du milieu du XIIIe siècle)

San Giovanni Battista in trono e storie della sua vita (Saint Jean-Baptiste trônant et histoires de sa vie), autour de 1270/1280 ?

Tempéra sur panneau, 92 x 170,5 cm.

Inscriptions (au centre, derrière le Saint) : « S[ANCTUS] JHO[AN]ES BAPT[IST]A »

Provenance : Ancien couvent de Santa Petronilla, Sienne.

Sienne, Pinacoteca Nazionale.

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Au centre de ce parement d’autel peint à la fin du XIIIe s., Jean Baptiste, assis et couronné (fig. 1), fait un geste de bénédiction (d’une précision impeccable). De la main droite, il porte un globe d’où émerge une jeune pousse, symbole de son rôle de Précurseur. Il est accompagné, comme le sont fréquemment dans l’art byzantin où dans la peinture qui en est, en quelque, l’héritière (c’est le cas ici), de deux anges hors d’échelle voletant au-dessus de sa tête. De chaque côté du panneau principal, douze merveilleuses scènes de la vie de Jean Baptiste constituent l’un des premiers et des plus importants cycles que la peinture et l’art italiens ait jamais consacré au cousin du Christ. [1]

Le style de l’œuvre est très nettement byzantinisant, au point que la critique s’est parfois demandé si son auteur n’était pas un artiste originaire de Constantinople ou d’une manière plus générale, du proche Orient, venu se frotter à la culture occidentale en empruntant au passage quelques bribes d’écriture latines dont il parsème l’image. Pietro Torriti [2] estime, quant à lui, que dans ce parement d’autel, « est accentué un sens d’élégant linéarisme de filiation orientale, arabe plus que byzantine, que l’on rencontre également dans les miniatures apparues à Paris immédiatement après la première moitié du XIIe siècle. Les temples semblent être des mosquées à petites coupoles et pinacles, les personnages portent d’étranges tenues et il manque même à saint Jean « très peu pour ressembler à un tsar bulgare (Longhi) ». Il ajoute plus loin que « l’impact sur Duccio ainsi que d’autres particularités de ce parement pourraient laisser penser que son auteur, s’il n’en était pas originaire, avait au moins dû séjourner longuement dans la ville de Sienne ».

Douze scènes encadrent la figure centrale de Jean Baptiste bénissant entouré de deux anges. Toutes les scènes sont figurées dans un style qui frôle toujours l’abstraction, dans un chromatisme d’une originalité et d’une beauté incomparables et qui se prête admirablement à ce type de narration. A gauche, de haut en bas et de droite à gauche :

A droite, de haut en bas et de droite à gauche :

[1] Avec les mosaïques du Baptistère de Florence, qui sont contemporaines, et les fresques peintes par Masolino et son atelier dans le Baptistère de Castigione d’Olona (début du XVe s.).

[2] TORRITI 1977, p. 44.