Bartolo di Fredi, « Dormizione della Vergine »

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Bartolo di Fredi (Sienne, documenté à partir de 1353 – 1410)

Dormizione della Vergine (Dormition de la Vierge), 1388.

Tempera sur panneau, compartiment central de la prédelle du Polittico dell’Incoronazione della Vergine (Polyptyque du Couronnement de la Vierge)

Inscriptions : /

Provenance : Chapelle de l’Annunziata, Église de San Francesco, Montalcino.

Montalcino, Museo Civico e Diocesano d’Arte Sacra (dépôt de la Pinacoteca Nazionale).

Cette ultime scène de la vie terrestre de la Vierge trouve également sa source dans les Apocryphes. La Vierge, le visage livide, est entourée des apôtres qu’elle a, dans l’épisode précédent, invités à la rejoindre. Elle gît maintenant sur un lit mortuaire recouvert d’un tissu assez riche et finement travaillé, la tête posée sur un coussin brodé d’or au sujet duquel Maria Corsi observe qu’il est d’un modèle « interdit par les lois siennoises [1]A Sienne, une réglementation spécifique au rite funéraire préconisait le type de vêtement et de couvre-chef « avec cordon » dont les défunts devaient être revêtus (« i defunti dovessero indossare una veste di bucherame o di stamegna ‘cum cordone […]’ con il relativo copricapo ») et proscrivait toute marque de richesse, avec, toutefois, quelques concessions à … Poursuivre ». Derrière elle, apparaît la figure du Christ qui, revenu sur terre à cet effet, s’apprête à emporter avec lui dans les cieux l’âme de sa Mère (et non pas l’Enfant-Jésus comme on le lit très souvent) qu’il tient déjà entre les bras, dans une nuée de séraphins dont les ailes jouent admirablement du format en ogive, semblant conférer à cette dernière le rôle de deux grandes ailes supplémentaires effectuant les mêmes mouvements que celles des anges.

Notes

Notes
1 A Sienne, une réglementation spécifique au rite funéraire préconisait le type de vêtement et de couvre-chef « avec cordon » dont les défunts devaient être revêtus (« i defunti dovessero indossare una veste di bucherame o di stamegna ‘cum cordone […]’ con il relativo copricapo ») et proscrivait toute marque de richesse, avec, toutefois, quelques concessions à ces normes restrictives (« alcune concessioni a queste restrittive norme ») pour certains corps de métiers (cavaliers, médecins, et docteurs dans n’importe quelle discipline). Voir : Maria Corsi, « La rappresentazione del rito funebre e della sepoltura nella pittura senese del Medioevo », dans Bullettino Senese di Storia patria, 2004, p. 352.