L’ensemble de la prédelle est empli de personnages qui évoluent dans différents espaces. Bartolo parvient à créer une grande unité visuelle par le jeux des scènes situées aux deux extrémités, lesquelles semblent être le miroir l’une de l’autre du fait de la présence d’un même temple, présenté symétriquement par rapport à l’axe de la prédelle. Ainsi, grâce à cet effet visuel, la narration qui a commencé dans le Temple se termine-t-elle, à l’autre extrémité, dans le même Temple, créant une sorte de parenthèse spatiale qui ouvre, puis conclut une période à la fois visuelle, narrative et temporelle. L’effet de symétrie pointe la ressemblance frappante entre les deux édifices : c’est le même temple, vu sous le même angle, qui est peint dans les deux panneaux, formant ainsi une boucle qui se referme en même temps que s’achève la séquence narrative figurée sur la prédelle.
Ainsi, de part et d’autre de la Déploration qui occupe la place centrale de la prédelle, se développent deux épisodes qui prennent place en amont de la naissance de la Vierge, à gauche, tandis qu’à droite, elles font suite à cette naissance d’origine miraculeuse. A chaque fois, les panneaux forment une paire cohérente et constituent à eux deux une sorte de contraction temporelle comme resserrée dans l’espace visuel d’une parenthèse.
Dernière scène de la prédelle, la Présentation de Marie au temple précède chronologiquement le Mariage de la Vierge situé au bas du volet gauche du retable.