
Bartolo di Fredi, (Sienne, documenté à partir de 1353 – mort en 1410)
San Giovannino condotto dall’Arcangelo Uriel nel deserto (Saint Jean enfant conduit dans le désert par l’Archange Uriel)
Tempéra sur bois, élément du Polyptyque de la Déposition de la Croix), 96 x 69,5 cm.
Inscriptions :
- (sur le rouleau tenu par l’enfant Jean Baptiste) : « EGO VOX CLAMANTIS IN DESERTO » [1]« Ego vox clamantis in deserto : Dirigite viam Domini, sicut dixit Isaias propheta » (« Moi, je suis la voix de celui qui crie dans le désert : Rendez droite la voie du Seigneur, comme a dit Isaïe le prophète »). Évangile de Jean (Jn 1, 23).
Provenance : Église de San Francesco, Montalcino.
Montalcino, Museo Civico e Diocesano d’Arte Sacra.
Conduit par l’Esprit Saint, ici personnifié sous les traits de l’Archange Uriel, Jean enfant, futur acteur du Baptême du Christ dont il est réputé être le cousin, se retire – il a alors sept ans, disent les apocryphes ! – au désert près du Jourdain (le désert est considéré comme le lieu par excellence où la Parole divine est le mieux reçue). Il porte de la main droite un rouleau d’écriture qui le signale en tant que futur Baptiste tandis que sa main gauche est fermement tenue par l’Archange qui lui montre le chemin. Tous deux semblent longer une sorte de rive qu’il nous faut peut-être comprendre comme étant celle du Jourdain tandis que, dans le lointain, s’éloigne la silhouette d’une ville reconnaissable entre toutes : Sienne. Située au sommet d’une haute colline, et dont la cathédrale aux couleurs noire et blanche en permet d’emblée l’identification, la ville aux couleurs et aux formes familières localise ainsi la scène, la rend proche du spectateur sans, pourtant, que la solitude du paysage ne vienne contredire l’idée de désert. C’est aussi cela, le pouvoir merveilleux d’évocation de la peinture de Bartolo et, plus généralement, de la peinture siennoise. A l’arrière plan des deux personnages, une forêt (de chênes verts ?) dont nous retrouverons l’allure dans les panneaux relatifs aux miracles du bienheureux Filippino Ciardelli, fait apparaître au premier plan deux curieux arbres aux troncs enlacés, que l’on rencontre effectivement dans la nature [2]Dans la nature, les arbres enlacés communiquent et surtout, s’entraident par ce moyen., probable symbole dont le sens demeure à déchiffrer. On remarquera que l’Archange indique de la main au petit Jean ce spectacle inhabituel.
Notes
1↑ | « Ego vox clamantis in deserto : Dirigite viam Domini, sicut dixit Isaias propheta » (« Moi, je suis la voix de celui qui crie dans le désert : Rendez droite la voie du Seigneur, comme a dit Isaïe le prophète »). Évangile de Jean (Jn 1, 23). |
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2↑ | Dans la nature, les arbres enlacés communiquent et surtout, s’entraident par ce moyen. |