L’église de San Pietro e Andrea est située sur la place principale du bourg. Il se peut qu’elle soit le résultat de l’agrandissement d’un édifice plus ancien. En effet, au XIIe siècle, existait au même emplacement une église dite de Santa Maria entro le Mura, ou « Sainte Marie à l’intérieur des murs (« intra muros ») qui, dès 1275, avait hérité des droits de l’antique Pieve di San Andrea in Malcenis située, quant à elle, en pleine campagne.
Construite à partir de 1327, l’église présente une façade à ressauts [1] qui possède des caractéristiques remarquables : d’une part, sa bichromie en échiquier, assez insolite dans la région, obtenue en alternant des blocs de travertin de couleur blanche avec des blocs de tuf de couleur ocre, dont l’effet est particulièrement recherché ; d’autre part, son ornementation, d’inspiration lombarde, crée par les séries de petites arcades suspendues, étagées en suivant la pente. Au centre, à l’aplomb de la partie la plus étroite de la façade, une ample ouverture circulaire comporte un vitrail moderne qui représente le portrait de la Bienheureuse Bonizella Cacciaconti [2], œuvre moderne de peu d’intérêt. A droite de la rosace centrale se trouve une ouverture de format carré posé sur la pointe (ou losange rhomboïdal) à laquelle fait écho, à gauche, une ouverture en forme de croix latine. Le tout forme un jeu de formes géométriques particulièrement beau.
Le portail central, précédé d’un escalier de trois marches, est flanqué de deux colonnes spiralées. Il y a lieu, également, de remarquer la porte latérale très étroite ouverte dans le bras droit du transept. Elle possède une lunette ornée de symboles chrétiens.
Le clocher, situé à l’arrière du flanc droit de l’abside, date du XVIIe siècle.
L’intérieur de l’église est en forme de croix latine, à nef unique, couverte d’une voûte divisée en quatre travées par des arcs en plein cintre reposant sur des pilastres (l’un d’eux comporte encore une fresque du XVe siècle, voir ci-dessous).
Si les œuvres conservées dans l’église sont d’intérêt très inégal l’une d’elles, au moins, constitue un véritable chef d’œuvre.
Suivant le principe de ce guide, les œuvres sont présentées en commençant, par celle située à gauche de l’entrée, puis en suivant dans le sens des aiguilles d’une montre.
Sur la paroi de gauche, deuxième travée :
Sur le pilastre situé entre les secondes et troisième travées :
Sur l’autel principal :
Bras droit du transept :
Paroi de droite, troisième travée :
Paroi de droite, seconde travée, dans une niche :
Paroi de droite, première travée :
[1] La façade à ressauts résulte du fait que la couverture du bâtiment comporte deux toitures situées à deux hauteurs différentes.
[2] Bonizella Cacciaconti, née entre 1230 et 1235 dans la famille noble des Cacciaconti de Trequanda, est une figure qui demeure ici l’objet d’une ferveur particulière. Elle aurait accompli de nombreux miracles de son vivant mais aussi post mortem. Selon la légende, son influence s’exerçait notamment à l’égard des auteurs d’actions répréhensibles qu’elle rendait aveugle jusqu’à ce que ces derniers se repentissent. Si les circonstances de sa mort ne sont pas connues, l’histoire de l’armée d’abeilles qui veillait sur la dépouille mortelle de la bienheureuse cachée à l’intérieur de l’un des murs de l’église de Pierre et André (Trequanda) évoque immanquablement le merveilleux des contes du Moyen-âge