Naddo Ceccarelli, “Madonna col Bambino e i Santi Antonio Abate, Michele Arcangelo ; Giovanni Evangelista, Stefano”

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Naddo Ceccarelli (documenté autour de 1347)

Madonna col Bambino e i Santi Antonio Abate, Michele Arcangelo ; Giovanni Evangelista, Stefano (Vierge à l’Enfant et les saints Antoine Abbé, Michel Archange ; Jean l’Evangéliste, Etienne)

Tempéra sur panneaux (polyptyque), 140 x 204,5 cm.

Inscriptions :

  • (dans le livre ouvert tenu par le Christ bénissant) : « Ego per hoc natus sum et ad hoc veni in mundum ut testimonium peribeam veritati omnis enim qui est ex veritate audit vocem meam dicit Dominus Omnipotens ». [1]

Provenance : ?

Sienne, Pinacoteca Nazionale (inv. n. 115).

Le polyptyque, attribué pour la première fois, en 1909, à Naddo Ceccarelli par Frederick Mason Perkins [2] est constitué de dix compartiments. Dans le panneau central (Madonna col Bambino), Jésus tient dans la main une fleur de lys inhabituelle dans ce contexte puisque celle-ci symbolise généralement la pureté et le caractère « immaculé » de la conception de la Vierge, non pas celle de son Fils. Sans doute faut-il voir dans ce lys que présente l’Enfant une sorte d’hommage du fils à sa mère, à l’instar de celui que l’archange Gabriel offre à Marie dans les Annonciations italiennes. Sienne, parce que le lys est aussi le symbole de Florence, son ennemie ancestrale, préférera longtemps le rameau d’olivier à la fleur virginale.

Quatre saints complètent le registre principal. Il s’agit, de gauche à droite, de

Dans la cuspide centrale est représenté le Christ bénissant. Celui-ci tient un livre ouvert à la page de l’Évangile selon saint Jean (Jn, 18, 37) dans laquelle, en réponse à Pilate qui l’interroge au cours de son procès, Jésus répond : “C’est toi-même qui dis que je suis roi” (voir note 1).

Deux Anges portant des roses sont figurés dans les deux cupides latérales placées aux extrémités du couronnement du polyptyque. Une Annonciation encadre la figure du Christ bénissant.

Le polyptyque se ressent beaucoup de l’influence de Simone qui fut le maître de l’auteur. La clarté de la couleur et l’élégance un peu affectée du dessin sont des caractéristiques dont l’origine est à rechercher du côté de chez Simone ainsi que de Lippo Memmi [3] qui travaillèrent ensemble à plusieurs reprises. L’ensemble crée un sentiment parfait d’équilibre et de sérénité.

La délicate figure de saint Etienne (ci-dessous) et l’extraordinaire minutie du traitement des tissus de son costume possèdent un charme ineffable.

[1] “[Dixit itaque ei Pilatus: ‘Ergo rex es tu ?’. Respondit Iesus : ‘Tu dicis quia rex sum.] Ego in hoc natus sum et ad hoc veni in mundum, ut testimonium perhibeam veritati ; omnis, qui est ex veritate, audit meam vocem’.” ([Pilate lui dit : « Alors, tu es roi ?’ Jésus répondit : ‘C’est toi-même qui dis que je suis roi.] Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix.” Extrait de l’Évangile de Jean (Jn, 18, 37).

[2] Frederick Mason Perkins, « Su certe pitture sconosciute de Naddo Ceccarelli ». Rassegna d’arte senese, V, 1909, pp. 5-14.

[3] Filippo di Memmo, dit Lippo Memmi (Sienne, 1291 – 1356) : l’un des représentants les plus remarquables de l’école de Sienne du XIVe siècles qualifiés parfois de « primitifs siennois. »

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