Neroccio di Bartolommeo de’ Landi, « La Madonna col Bambino e i Santi Bernardino e Caterina da Siena »

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Neroccio di Bartolome de’ Landi (Sienne, 1447 – 1500)

La Madonna Bambino e i Santi Bernardino e Caterina da Siena (Vierge à l’Enfant et les saints Bernardin et Catherine de Sienne), date ?

Tempéra sur panneau, 66,5 x 46 cm.

Inscriptions : /

Provenance : ?

Sienne, Pinacoteca Nazionale.

Pour la seconde fois depuis le début de notre parcours au sein des salles de la Pinacothèque, l’Enfant Jésus potelé, qui n’est pas sans évoquer le souvenir des putti de Donatello, se tient debout sur une sorte de parapet, et non pas sur les genoux de sa mère. Il tient à la main un chardonneret symbolique. Le caractère dangereux de la position de Jésus, debout en équilibre fragile sur une sorte de muret, une margelle elle aussi symbolique [1]La margelle évoque le sarcophage tout entier, autrement dit, la mort du Christ qui est le corollaire de son Incarnation., cherchant à s’accrocher au corsage de sa Mère [2]Le geste de l’Enfant, fréquent dans la peinture de cette fin de XIVe s., dénote généralement de sa part, la demande du sein maternel, l’allaitement devenant à son tour la métaphore du réconfort maternel., pourrait bien également constituer une nouvelle évocation du drame de la Passion [3]Plus tard, Léonard de Vinci utilisera avec le même objectif la métaphore visuelle du précipice dans la grande Sainte Anne du Louvre..

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Le visage mélancolique de la Vierge (fig. 1) est d’une beauté parfaite. Dans les figures des saints Bernardin et Catherine (fig. 2), tous les deux originaires de Sienne, l’artiste semble exploiter un dessin plus sec et anguleux peut-être inspiré des miniatures de Liberale da Verona, dans une référence qui est aussi perceptible dans certaines œuvres de Benvenuto di Giovanni.

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La manière dont Neroccio sature l’espace de l’œuvre en incluant les visages des deux saints dans les angles, à l’arrière plan, n’est pas sans une certaine maladresse. Cependant, ce procédé confère à l’ensemble une sensation de jaillissement et de proximité de ces figures qui est proprement saisissante.

Notes

Notes
1 La margelle évoque le sarcophage tout entier, autrement dit, la mort du Christ qui est le corollaire de son Incarnation.
2 Le geste de l’Enfant, fréquent dans la peinture de cette fin de XIVe s., dénote généralement de sa part, la demande du sein maternel, l’allaitement devenant à son tour la métaphore du réconfort maternel.
3 Plus tard, Léonard de Vinci utilisera avec le même objectif la métaphore visuelle du précipice dans la grande Sainte Anne du Louvre.